Rapport du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel : Au moins 26,1 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire et d’une protection
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a récemment présenté un rapport sur les activités du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, dans lequel il indique que la situation humanitaire reste extrêmement préoccupante et continue de se détériorer, en particulier dans les zones du Sahel central. L’instabilité politique et les violences contre la population civile ont contribué à accroître les besoins humanitaires, alors que les ressources allouées à l’aide humanitaire diminuent.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, environ 26,1 millions de personnes dans la région du Sahel ont eu besoin d’une aide humanitaire et d’une protection en 2023, soit une augmentation de 23% par rapport à l’année précédente. En outre, environ 5,3 millions de personnes au Burkina Faso, au Mali et au Niger étaient en situation d’insécurité alimentaire en décembre 2023, tandis que 1,8 million d’enfants souffraient de malnutrition aiguë sévère.
Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés rapporte qu’au 24 décembre 2023, le nombre total de réfugiés et de demandeurs d’asile dans la région s’élevait à près de 542 684. En raison de la crise sécuritaire, 104 870 réfugiés maliens ont été enregistrés en Mauritanie, tandis que 3 276 autres Maliens attendaient d’être enregistrés.
Le rapport souligne également que le nombre de personnes déplacées internes au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria était d’environ 5 millions au 14 décembre. Dans le même temps, de sérieuses difficultés subsistent en ce qui concerne l’accès aux services de base. Plus de 8 400 écoles et 470 centres de santé sont restés non fonctionnels au Burkina Faso, au Mali et au Niger en raison de la violence, de l’insécurité et d’autres problèmes.
Risque élevé d’enlèvement et de violence sexuelle et sexiste
La protection des personnes les plus vulnérables reste une priorité essentielle, car les femmes et les filles de certaines régions restent exposées à un risque élevé d’enlèvement et de violence sexuelle et sexiste. L’environnement opérationnel des agences humanitaires est également resté très complexe en raison de l’insécurité, des difficultés logistiques et d’autres défis opérationnels.
Depuis le début de l’année 2023, sept travailleurs humanitaires ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria. Malgré ces difficultés, les organisations humanitaires ont continué à fournir de l’aide, atteignant environ 9 des 17,5 millions de bénéficiaires de l’aide humanitaire à travers le Sahel à la fin du deuxième trimestre 2023.
Il est également important de souligner que sur le total des besoins de financement de 3,5 milliards de dollars pour les plans de réponse humanitaire 2023 pour le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Nigeria, seuls 36% avaient été reçus à la mi-décembre 2023. Il y a donc un besoin urgent de soutien financier pour aider des millions de personnes, en particulier des femmes et des enfants, dans la région.
S’agissant des droits humains, l’insécurité ambiante a continué d’avoir des conséquences importantes, en particulier sur le droit à l’éducation. Le rapport souligne que cette situation a augmenté la vulnérabilité des enfants non scolarisés au recrutement par des groupes armés non étatiques, à l’exploitation et aux abus sexuels.
1 000 écoles fermées au Mali à cause de l’insécurité
Au Mali, le rapport de la Commission nationale des droits de l’homme met en lumière les violations des droits de l’homme et les abus commis contre la population civile et les forces nationales, ainsi que la situation des enfants. Il indique que des milliers d’enfants sont privés de leur droit à l’éducation, étant donné que 1 000 écoles ont été fermées en raison de l’insécurité.
Enfin, le rapport du bureau de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel s’inquiète de la lenteur des progrès vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans les pays en transition. Cette situation se déroule dans un contexte d’attaques croissantes de groupes armés et de propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent du Sahel vers les États côtiers.
Il est clair que le retrait de la Minusma et la dissolution du G5 Sahel et de sa Force conjointe nécessitent des approches nouvelles et efficaces pour faire face aux menaces à la sécurité et aux besoins de développement au Sahel.