**La dissolution de l’Association des élèves et étudiants du Mali : un tournant dans l’histoire du pays**
Le Mali commémore, ce mardi 26 mars, un anniversaire crucial dans un contexte marqué par des défis majeurs tels que l’insécurité, le coût de la vie élevé et une gestion des affaires publiques chaotique. Cet événement est également marqué par la dissolution de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), un symbole du Mouvement démocratique ayant joué un rôle clé dans la lutte historique du peuple malien contre la dictature du général Moussa Traoré.
Après trente-trois ans depuis la chute du général Moussa Traoré lors de l’insurrection populaire du 26 mars 1991, l’espoir d’un Mali réconcilié avec ses valeurs fondamentales pour rompre avec les pratiques corrompues laisse place à la déception. Les nouveaux dirigeants se sont révélés être pires que leurs prédécesseurs, confisquant les ressources du peuple à leur seul avantage. Leurs méthodes, dénoncées par le passé, ont été exploitées pour leur enrichissement personnel, menant à une corruption généralisée et à un détournement massif des fonds publics.
Les démocrates sincères et patriotes qui ont pris le pouvoir le 8 juin 1992 ont rapidement été supplantés par une minorité avide, cherchant à s’accaparer des richesses nationales au détriment du peuple malien. Les scandales politico-financiers se multiplient, révélant l’enrichissement illicite de politiciens et d’opérateurs économiques, au mépris des idéaux de justice et d’égalité.
**La dérive des démocrates et ses conséquences**
Au fil des années, les démocrates au pouvoir ont sapé les bases de l’État de droit, favorisant le copinage, le népotisme et la corruption. Les valeurs de bonne gouvernance et de transparence ont été reléguées au second plan, laissant place à l’impunité et à l’inefficacité de l’administration publique. Le Malien moyen, témoin de cette déliquescence, perd peu à peu confiance en ses dirigeants et en l’avenir de son pays.
La récente remise en cause des acquis de l’insurrection de 1991 par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga témoigne de l’échec des démocrates à préserver les idéaux de justice et d’intégrité qui ont animé la population lors de la révolution. Les multiples coups d’État et l’instabilité politique qui en ont découlé ont affaibli davantage l’État malien, ouvrant la voie à une gouvernance chaotique et prédatrice.
**Les défis actuels et l’appel à la responsabilité**
Aujourd’hui, le Mali fait face à des défis majeurs tels que l’insécurité persistante, le coût de la vie élevé et une gouvernance publique défaillante. La dissolution de l’AEEM, symbole de la lutte pour la démocratie, suscite une grogne sociale grandissante, mettant en lumière les fractures et les injustices au sein de la société malienne.
Il est impératif pour les autorités de la transition de renouer le dialogue avec le peuple, de restaurer la confiance et de promouvoir une gouvernance transparente et inclusive. Le chemin vers un Mali prospère et démocratique passe par un engagement sincère envers les valeurs de justice, d’équité et de respect des droits fondamentaux de tous les citoyens.
Il est temps pour les dirigeants maliens de faire preuve de responsabilité, d’intégrité et de vision à long terme pour surmonter les défis actuels et bâtir un avenir meilleur pour tous les Maliens.