Alain Foka, président d’un nouveau groupe de réflexion appelé « Manssah » (qui signifie « bâtir l’Afrique »), affirme que les modèles de gouvernance adoptés en Afrique ont atteint leurs limites. Il propose de remplacer le poste de président par un conseil de sages.
Dépasser les clivages pour une vision nationale
Le conseil de sages proposé par Alain Foka serait chargé de suivre une vision nationale qui transcende les clivages idéologiques, politiques, tribaux et ethniques. Selon lui, c’est en se concentrant sur la vision des nations que l’Afrique pourra se réaliser en tant que grand continent.
Cette proposition a été présentée lors d’une conférence-débat organisée le 20 novembre en Guinée-Conakry par le groupe Manssah. Alain Foka précise que « il ne s’agit pas de dire que la démocratie est mauvaise, elle fonctionne chez les autres. C’est le fruit de leur histoire, de leur civilisation. Peut-être devrions-nous réfléchir à notre propre modèle ».
Un groupe de réflexion pour des idées propres à l’Afrique
Alain Foka, ancien journaliste de la RFI, révèle que Manssah est un groupe de réflexion qui vise à discuter de nos propres idées, plutôt que de celles des autres. Il estime que l’être humain perd la tête lorsqu’il détient tout le pouvoir, d’où son rejet d’un président tout-puissant et omniscient.
Il explique que le président omnipotent devient l’esclave des flatteurs et des manipulateurs qui lui disent le soir qu’il est incroyablement intelligent, alors qu’il a besoin de conseils. Selon lui, prêter serment sur le Coran ou la Bible ne rend pas une personne plus intelligente du jour au lendemain. Il estime donc que tout le pouvoir ne devrait pas être accordé à un seul individu.
Une vision primordiale, quel que soit le dirigeant
Le groupe Manssah met l’accent sur l’importance de la vision, peu importe qui exerce le pouvoir. Il prend même l’exemple de la Chine, un pays communiste qui reste attaché à sa vision.
Ibrahima Ndiaye