La France ferme son ambassade au Niger et retire ses derniers militaires présents dans le pays
La France a décidé de fermer son ambassade au Niger, où elle n’est plus en mesure de fonctionner normalement, et les derniers militaires présents doivent quitter ce pays ce vendredi. Ce retrait marque la fin de plus de dix ans de combat anti-djihadiste français au Sahel et acte le divorce entre Paris et le régime militaire arrivé au pouvoir par un coup d’État à Niamey.
Le retrait des 1 500 soldats et aviateurs français du Niger fait suite à ceux du Mali et du Burkina Faso, où la France a également été poussée vers la sortie par des juntes hostiles. Après un bras de fer de deux mois avec les nouvelles autorités à Niamey, le président français Emmanuel Macron a finalement annoncé fin septembre le départ des troupes françaises du Niger d’ici la fin de l’année. L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, a été expulsé par les autorités et a quitté le pays fin septembre.
La manœuvre de retrait des troupes françaises a représenté un défi logistique, impliquant un périple de 1 700 km sur des routes et pistes traversant des régions désertiques et marécageuses où sévissent des groupes djihadistes. Une partie des containers français sortis du Niger sera acheminée par voie terrestre de N’Djamena vers le port de Douala au Cameroun, avant de prendre le chemin de la France par voie maritime.
Au Niger, la majorité des troupes françaises étaient déployées sur la base aérienne de Niamey, et d’autres étaient aux côtés des forces nigériennes sur deux postes avancés dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Depuis le coup d’État au Niger, les généraux nigériens au pouvoir ont rompu les liens avec plusieurs partenaires occidentaux et se sont rapprochés des Russes.
Le Niger compte toujours des contingents américain, allemand et italien. Niamey a récemment annoncé mettre fin à deux missions de l’Union européenne, mais les États-Unis et l’Allemagne se sont dits prêts à reprendre les discussions avec les Nigériens. Le Sahel connaît une recrudescence d’attaques djihadistes et de groupes rebelles, qui ont fait des centaines de morts. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont fait alliance contre le djihadisme, se sont également rapprochés de Moscou.
Le départ contraint des militaires français au Mali en 2022 avait laissé un goût amer, car les bases avaient rapidement été occupées par les paramilitaires russes de Wagner. Depuis 2013, 58 soldats français ont été tués au combat au Sahel lors de l’opération Serval lancée par le président de l’époque, François Hollande, pour soutenir le gouvernement malien face aux groupes armés islamistes.
Source: https://www.sudouest.fr/