La préoccupation concernant la situation nutritionnelle au Mali est de plus en plus grande. Environ 3,8 millions de personnes, soit 16,1% de la population, dont un million d’enfants, souffrent d’insécurité alimentaire et de malnutrition aiguë. Cette situation alarmante est due à plusieurs facteurs, tels que les chocs climatiques, les prix élevés des denrées alimentaires, les déplacements massifs et les conflits armés.
Selon l’UNICEF, près de cinq millions d’enfants ont un besoin urgent d’aide humanitaire au Mali. Parmi eux, on estime qu’environ 1,4 million d’enfants âgés de six à 59 mois souffrent de malnutrition aiguë, soit une diminution de 5% par rapport à l’année précédente.
La malnutrition aiguë sévère touche 313 185 personnes au Mali, dont 1 407 925 femmes enceintes ou allaitantes malnutries aiguës. Ces chiffres montrent que près d’un quart de la population malienne souffre d’insécurité alimentaire modérée ou aiguë.
La région de Ménaka est l’une des plus touchées, avec plus de 2 500 personnes menacées de famine, dont de nombreux enfants. Au total, 11 des 19 régions administratives du Mali sont touchées par la crise alimentaire et nutritionnelle, avec une prévalence très élevée de malnutrition aiguë dans la région de Ménaka. D’autres régions, telles que Kayes, Mopti et Bamako, connaissent également des difficultés nutritionnelles en raison de pratiques d’allaitement inadaptées qui entraînent une malnutrition aiguë chez les jeunes enfants.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a appelé à un soutien urgent pour faire face à cette situation nutritionnelle difficile. Cette organisation demande des fonds pour fournir une assistance alimentaire et nutritionnelle à des millions de personnes vulnérables.
En outre, cette crise nutritionnelle a entraîné la fermeture de centaines d’écoles à travers le pays, privant ainsi près d’un demi-million d’enfants d’accès à l’éducation. Il est donc essentiel de mettre en place des programmes de prévention et de traitement pour les enfants qui souffrent de malnutrition aiguë au Mali.
La dégradation des conditions d’hygiène et la diminution de la disponibilité des aliments contribuent également à la malnutrition aiguë. Les prix élevés des denrées alimentaires, les déplacements massifs dus aux conflits et aux chocs climatiques sont d’autres facteurs qui favorisent cette situation.
Des mesures ont été prises pour améliorer la situation nutritionnelle dans les régions touchées par la crise alimentaire au Mali, mais les résultats sont mitigés. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé un appel à l’aide, et les autorités ont mis en place le Plan d’action national sur l’alimentation et la nutrition (PANAN) en 2017 pour assurer la sécurité alimentaire de la population malienne et améliorer l’état nutritionnel des plus vulnérables.
D’autres initiatives ont également été lancées, telles que le Programme d’appui à la sécurité alimentaire (PCIMA) en 2019, qui vise à renforcer la sécurité alimentaire et à améliorer la nutrition des populations touchées par la crise, ainsi que le Protocole de prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë au Mali (PIC-MA) en 2010, qui vise à prévenir et traiter la malnutrition aiguë chez les enfants et les femmes en situation d’insécurité alimentaire.
Malgré ces mesures, il est évident qu’elles n’ont pas atteint les résultats escomptés. Il est donc urgent de changer d’approche avant que la situation ne s’aggrave et ne devienne incontrôlable.
En résumé, la situation nutritionnelle au Mali est extrêmement préoccupante, avec des millions de personnes touchées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition aiguë. Les enfants sont particulièrement vulnérables, avec près de cinq millions d’enfants ayant un besoin urgent d’aide humanitaire. Des mesures ont été mises en place pour améliorer la situation, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour éviter une aggravation de la crise.