Découvrez le parcours de Moussa Traoré, ancien président malien, à travers le livre « Hommage au Général d’armée Moussa Traoré » écrit par Dr Choguel Kokalla Maïga et Pr Issiaka Ahmadou Singaré. Les auteurs, anciens militants de l’UDPM, souhaitent porter un regard différent sur cet homme et son travail, afin d’alimenter le débat sur l’histoire contemporaine du Mali.
Le livre, qui compte trois cents pages, a été lancé lors d’un événement à la Maison de la Presse. Dans cet article, nous vous présentons une partie du livre consacrée au parcours de Moussa Traoré, de sa naissance à son accession au pouvoir.
Moussa Traoré est né le 25 septembre 1936 à Sébétou, un village près de Kayes. Son père, Kaba, était un ancien combattant des deux guerres mondiales. Moussa Traoré a étudié à l’école régionale de Kayes et a obtenu son certificat d’études primaires élémentaires en 1950. Son père avait prévu qu’il devienne militaire, donc au lieu de continuer ses études secondaires, il a réussi le concours d’entrée à l’École des enfants de troupes de Kati et en est sorti major de sa promotion. Il a ensuite été affecté dans différentes régions, en Guinée, au Sénégal, en Mauritanie et à Fréjus, en tant qu’instructeur.
À Fréjus, il a réussi le concours d’entrée à l’École de Formation des Officiers Ressortissants des Territoires d’Outre-Mer (EFORTOM), où il a également été major. En septembre 1960, après l’indépendance du Mali, Moussa Traoré a choisi de rejoindre l’armée malienne plutôt que de continuer à servir sous le drapeau français. Il est retourné dans son pays avec neuf autres camarades ayant suivi une formation d’officiers en France.
Le chef d’état-major général de l’armée a ouvert un camp d’application à Kati pour ces jeunes sous-officiers, où ils ont pu s’exercer avec différentes armes. Moussa Traoré a ensuite été affecté à l’École Militaire Interarmes (EMIA) de Kati en tant qu’instructeur. En juin 1962, il a été envoyé à Conakry avec le capitaine Amara Danfagha pour réceptionner des caisses supposées contenir des explosifs. À leur grande surprise, ils ont découvert qu’ils transportaient en réalité des billets de banque destinés à la nouvelle monnaie malienne.
En mai 1963, Moussa Traoré a été chargé de la mise en œuvre d’une décision prise lors d’un conclave des chefs d’État africains. Il a été envoyé au Congo-Léopoldville et a réussi à rencontrer les forces lumumbistes pour leur remettre des armes et des munitions. Par la suite, il a été désigné comme instructeur au Tanganyika pour former des soldats angolais, mozambicains, namibiens et sud-africains.
Après son retour de mission, Moussa Traoré est retourné à l’EMIA de Kati. Puis, le 19 novembre 1968, il a pris le pouvoir lors d’un coup d’État à Bamako.
L’accession au pouvoir de Moussa Traoré s’est produite en raison de plusieurs facteurs. Au second semestre de l’année 1968, Moussa Traoré a été frappé par le rationnement des céréales au Mali, malgré l’absence de sécheresse ou de famine. Ce constat, associé à d’autres problèmes, l’a poussé à renverser le pouvoir pour provoquer un changement.
Les causes du coup d’État étaient les dissensions au sein de l’US-RDA (Union Soudanaise – Rassemblement Démocratique Africain), le culte de la personnalité, les difficultés économiques, les restrictions des libertés individuelles et les frustrations au sein de l’armée. Depuis sa création en 1946 jusqu’en 1967, l’US-RDA a été secouée par des divisions entre les partisans du président Mamadou Konaté et ceux du secrétaire général Modibo Keïta. Ce dernier a finalement pris le dessus et a dissous le Bureau Politique National (BPN). Des structures non prévues par les textes fondamentaux ont été créées, favorisant le culte de la personnalité autour de Modibo Keïta.
Les difficultés économiques ont également joué un rôle dans le coup d’État. Malgré la création de Sociétés et Entreprises d’État, la plupart d’entre elles n’étaient pas rentables. En 1962, une monnaie nationale a été introduite, mais cinq ans plus tard, elle a dû être abandonnée. Les négociations avec la France ont abouti à la signature des accords monétaires franco-maliens.
Le coup d’État a finalement eu lieu le 19 novembre 1968, lorsque Moussa Traoré a pris le pouvoir à Bamako. Dans le livre, les auteurs continuent d’explorer le parcours de Moussa Traoré et son héritage pour le peuple malien.
Note: Cet article est une réécriture du texte original, conformément aux consignes fournies.