L’Algérie en tant que médiateur dans la crise malienne
L’Algérie a récemment exprimé sa reconnaissance envers la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) pour son rôle dans la promotion de la paix et de la stabilité dans le pays. Le ministère des Affaires étrangères algérien a également appelé les parties signataires à privilégier l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, considéré comme le cadre idéal pour résoudre la crise malienne.
Cependant, en examinant de plus près le communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien publié le 13 décembre dernier, on peut se demander si l’Algérie ne cherche pas à soutenir les terroristes du Csp-Psd, qui prônent l’existence de l’État fictif de l’Azawad.
Il est important de ne pas ignorer les échecs de la médiation algérienne. Chaque 6 avril, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) commémore l’accession de l’État fantomatique de l’Azawad à l’indépendance, avec la bénédiction de l’Algérie. Lors de la visite controversée de l’ancien Premier ministre Moussa Mara à Kidal le 21 mai 2014, les rebelles ont pris le dessus et la MINUSMA a remis leurs armes à la CMA, comme un butin de guerre. Malgré cela, l’Algérie n’a pas félicité les Forces armées maliennes (FAMa) pour la libération de Kidal.
Le gouvernement malien a toujours été sincère dans ses efforts pour résoudre la crise par le dialogue. Il a invité les mouvements signataires à revenir à la table des négociations, mais ces appels ont été ignorés et les hostilités se sont intensifiées entre l’armée malienne et les rebelles dans différentes régions du pays, y compris Kidal.
De plus, le transfert de responsabilité des 13 zones à la MINUSMA ne s’est pas déroulé correctement dans certains endroits tels que Ber, Anéfis, Tessalit, Aguelhok et Kidal. La MINUSMA a abandonné ces zones aux mains des terroristes en se retirant plus tôt que prévu. Heureusement, les FAMa ont réussi à les reprendre après de violents affrontements avec les éléments du Csp-Psd. Il est étonnant que l’Algérie soit au courant de cette situation déplorable.
Il est intéressant de noter que le Dr Aboubacar Sidiki Fomba du Conseil national de transition (CNT) pense que la Constitution malienne prend déjà en compte les préoccupations de l’Accord d’Alger. Selon lui, l’Algérie est jalouse de la montée en puissance de l’armée malienne et de la popularité du colonel Assimi Goïta.
Les nouvelles autorités maliennes sont en faveur d’une application intelligente de l’Accord d’Alger, qui a été élaboré et imposé par des experts français aux autorités maliennes affaiblies. Cet accord ne reflète pas les aspirations du peuple malien ni les initiatives pour parvenir à une paix durable. Au contraire, il a permis l’intégration de groupes armés sans qualification ni compétence dans les institutions de l’État sans enquête de moralité ni justice. Cela ne pouvait qu’engendrer de nouveaux conflits.
Il est important de rappeler que tous les accords signés en Algérie de 1991 à 2015 ont consacré la division du Mali.
Il est essentiel de souligner que l’Algérie a été désignée comme médiateur dans la crise malienne, mais elle doit se rappeler qu’elle peut être récusée à tout moment.
Le paradoxe algérien
Il est ironique de constater que l’Algérie soutient les Touaregs maliens tout en considérant ses propres Touaregs comme des citoyens de seconde zone. Ceux qui se sont battus pour la promotion de la culture berbère en Kabylie ont été violemment réprimés. De plus, le statut de la langue amazighe n’est pas clairement défini en Algérie.
Pourtant, l’histoire nous rappelle que Lalla Fatma N’Soumère, une figure emblématique de la lutte contre l’occupation française, était d’origine berbère. Elle a joué un rôle de leader militaire et spirituel lors de la révolte de 1857 et est une héroïne nationale en Algérie.
Il est regrettable que l’Algérie oublie son passé et héberge maintenant des terroristes maliens tels qu’Iyad Ag Ghaly, qui combattent le pouvoir central au Mali. Cette situation est tout simplement ridicule.
En résumé, il est important de reconnaître les échecs de la médiation algérienne dans la crise malienne. L’Algérie doit se rappeler qu’elle peut être récusée à tout moment et qu’elle doit agir de manière impartiale et dans l’intérêt de la paix et de la stabilité au Mali.