L’importance de la solidarité entre l’Algérie et le Mali pour préserver l’intégrité territoriale
Dr. Moussa Coulibaly souligne l’importance de la solidarité entre les nations lors de luttes pour l’indépendance ou les guerres de libération. Il cite des exemples en Afrique, tels que le rôle joué par la Guinée dans les luttes de libération des colonies portugaises et le soutien du Mali au Front de libération nationale (FLN) algérien dans sa résistance contre le colonisateur français.
Le rôle déterminant du Mali dans la stabilité de l’Algérie est illustré par la médiation menée par Modibo Kéita et Haïlé Sélassié en 1963 pour mettre fin à la guerre dite « des sables ». Cette médiation a permis à Abdel Aziz Bouteflika, alors cadre important dans l’organisation de la résistance en Algérie, de bénéficier d’un traitement de faveur de la part des autorités maliennes.
Abdel Kader Mali (Bouteflika) partageait les idéaux d’indépendance totale avec les cadres de l’indépendance du Mali, et leur coopération s’est orientée vers la Russie et la Chine au nom de l’intégrité territoriale. Bien que les réalités géopolitiques aient évolué depuis les années 1960, Dr. Moussa Coulibaly estime que la préservation de l’intégrité territoriale doit rester une priorité dans les relations entre les deux pays.
Selon lui, l’Algérie doit agir pour créer les conditions de la récupération de l’intégrité territoriale du Mali, car son inaction contribue à déstabiliser le pays. Il considère que l’Algérie commet une grave erreur en voulant agir en dehors d’un dialogue inclusif inter malien, qui est le contexte actuel. Il salue ainsi l’initiative récente des autorités maliennes en faveur d’un dialogue entre les Maliens pour résoudre la crise.
Dr. Moussa Coulibaly affirme qu’aucun Malien digne de ce nom ne soutiendra l’idée d’une Kabylie indépendantiste. Il estime que contester l’emprise du gouvernement malien sur le nord du pays en cherchant une solution alternative à celle envisagée par Bamako revient à remettre en question l’autorité de l’État malien.
Il met en garde contre une action de l’Algérie en dehors d’un dialogue inter malien, soulignant qu’il ne devrait y avoir aucune différence entre l’Algérie et les organisations non gouvernementales qui ont soutenu la cause de l’Azawad à l’ONU et au Pentagone entre 2014 et 2015.
En outre, Dr. Moussa Coulibaly soutient que les autorités de la Transition au Mali vont dans la bonne direction et semblent comprendre la nécessité de clarifier leur position. Il estime que la récréation doit prendre fin et que le seul interlocuteur dans la crise du Nord est l’État malien.
Le sociologue compare la situation actuelle du Mali à celle de l’Algérie dans les années 1990, qui a failli être ébranlée par une guerre civile. Il souligne le rôle crucial des militaires algériens et du général Al Sissi en Égypte pour rétablir l’ordre.
Selon Dr. Moussa Coulibaly, la rencontre entre le colonel Assimi Goïta et le Ghanéen John Jerry Rawlings n’est pas un hasard, car le Mali tient à son indépendance et est prêt à faire tous les sacrifices nécessaires pour la préserver.