Le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme a organisé un déjeuner-débat dans le cadre de la 2ème édition de la semaine de la justice, qui s’est tenue le samedi 13 janvier 2024 au Centre international de conférences de Bamako (CICB). L’objectif de cet événement était de faire le bilan des activités réalisées par le département de la justice pendant la transition.
Le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, a souligné lors de cette rencontre que de nombreuses activités ont été menées par son département, notamment des réformes, des formations et des recouvrements. Il a également profité de cette occasion pour mettre l’accent sur les arrestations liées à l’affaire de l’Energie du Mali (EDM SA) dans le contexte de la crise énergétique actuelle. Selon lui, les personnes en garde à vue seront bientôt présentées devant les juridictions compétentes.
Le président de la commission d’organisation de la semaine de la justice, Dr. Boubacar Sidiki Diarrah, a salué le succès de cette 2ème édition et a félicité le ministre Mamoudou Kassogué pour les actions majeures réalisées. Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué, a quant à lui évoqué les actions entreprises par son département dans la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière. Il a souligné que des réformes ont été mises en place pour faire face à ces problèmes, telles que la création du Pôle National économique et financier et de l’Agence de Recouvrement et de Gestion des Avoirs Saisis ou Confisqués, ainsi que du Pôle national de Lutte contre la Cybercriminalité et d’un parquet spécialisé au niveau du Pôle Judiciaire spécialisé de Lutte contre la Terrorisme et la Criminalité Transnationale Organisée.
Le ministre a également abordé la question de la corruption, qualifiant cette pratique de « mal insidieux ». Il a fait savoir que le Pôle National Economique et Financier a déjà recouvré 1,5 milliard de francs CFA grâce aux versements volontaires, et que 71 dossiers ont été réglés, dont 28 ordonnances définitives de transmission de pièces, 21 ordonnances de renvoi en police correctionnelle et 22 ordonnances définitives de non-lieu à suivre. Il a également mentionné l’avancement de l’instruction du dossier de l’affaire dite « avion présidentiel et équipement militaire » qui devrait connaître son épilogue d’ici la fin du 1er trimestre de 2024.
Le ministre a également souligné l’importance de certains dossiers emblématiques tels que le dossier securiport, le dossier des transitaires, le dossier des cotonculteurs également connu sous le nom d’affaire Bakary Togola, le dossier de l’EDM SA, le dossier COVID 19, le dossier sur les cas de fraude aux logements sociaux et le dossier sur la surfacturation des actes d’état civil.
En ce qui concerne la protection et la promotion des droits de l’Homme, le ministre a reconnu qu’il y a eu des cas de violation de ces droits, mais a souligné que la plupart de ces violations sont imputables aux groupes armés terroristes. Il a également salué l’accréditation de la Commission nationale des droits de l’Homme au statut « A ».
Le ministre a également évoqué les perspectives pour l’année 2024, telles que la relecture du Code pénal et du code de procédure pénale, les recrutements à venir dans les différents corps, l’élaboration de nouveaux textes sur des sujets tels que l’esclavage, la traite des personnes et les violences basées sur le genre, ainsi que l’informatisation du casier judiciaire et des dossiers judiciaires.
En conclusion, le ministre a souligné que la justice malienne traverse une période difficile, mais qu’elle est en train de se transformer progressivement. Il a appelé à la patience et a assuré que les réformes en cours produiront les effets escomptés. Il a également souligné l’importance du respect de l’éthique et de la déontologie par les acteurs de la justice, tout en saluant les efforts du Président de la Transition pour renforcer le système judiciaire.