Le discours de Macron devant les ambassadeurs : défense du bilan militaire au Sahel
Lors de son discours annuel devant la conférence annuelle des ambassadrices et des ambassadeurs, le président de la République, Emmanuel Macron, a défendu le bilan militaire de la France au Sahel. Il a réfuté les critiques de ceux qui parlent de « défaite », affirmant qu’ils reprennent « les arguments de l’ennemi ». Il a également souligné l’importance des opérations Serval et Barkhane, affirmant que sans elles, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ne seraient pas aujourd’hui des sujets de conversation. En réponse aux dirigeants militaires de ces pays, Macron a qualifié leur rhétorique de « baroque » et d’inacceptable. Il a même été jusqu’à insulter ceux qui critiquent cette alliance, les qualifiant de « fous ». Tout en niant toute forme de paternalisme contemporain, il a néanmoins donné son avis sur la situation des Nigériens, affirmant que leur problème réside dans les putschistes qui abandonnent la lutte contre le terrorisme et une politique économiquement bénéfique pour eux, les privant des financements internationaux qui les aidaient à sortir de la pauvreté. Cependant, il convient de noter que l’aide et la soumission aux institutions financières internationales n’ont jamais permis à un pays de sortir de la pauvreté.
Les aveux implicites de Macron
Le soutien inconditionnel de la France au projet hypothétique d’intervention militaire de la CEDEAO au Niger pour rétablir le président Bazoum au pouvoir a été souligné par Macron. Il a critiqué le manque de soutien de ses alliés européens et américains, affirmant qu’il fallait être clair et cohérent pour être écouté. Ainsi, la politique de partenariat de la France ne s’adresse pas aux pays ou aux institutions africaines, mais aux dirigeants qu’il faut aider à conserver le pouvoir pour rester crédible aux yeux des autres dirigeants africains. Cette approche rappelle les tactiques de la Françafrique, avec une touche de néocolonialisme. Plus tard dans son discours, Macron a admis que la prédation des ressources et des matériaux rares était une réalité. Il a souligné que les Chinois avaient commencé avant les Européens, mais que ces derniers cherchaient maintenant à rattraper leur retard. Cependant, il a omis de mentionner la période coloniale et néocoloniale, lors de laquelle la France a signé des accords de défense avec ses anciennes colonies africaines pour s’assurer un approvisionnement préférentiel en matières stratégiques, y compris des matériaux rares nécessaires au développement du nucléaire. Ainsi, les Chinois n’ont rien inventé, ils ont simplement suivi les traces de la France.
Sources : Billets d’Afrique via Le Blog Sam la Touch