Le président de la Transition du Mali, le colonel Assimi Goïta, a déclaré lors de son discours du nouvel an que l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger était obsolète. Dans le but de remédier à cette situation, un dialogue direct inter-malien est en préparation. La phase régionale de ce dialogue a commencé le 5 janvier avec la participation des gouverneurs de région et des légitimités traditionnelles. Cependant, il reste des interrogations quant aux participants et aux objectifs de ce dialogue.
Après le Dialogue national inclusif de 2019 et les Assises nationales de la refondation de décembre 2021, les Maliens sont à nouveau appelés à participer à un dialogue direct inter-malien. Cette initiative a été lancée par le président de la Transition lors de son discours du nouvel an. L’objectif de ce dialogue, selon le président, est de créer les conditions nécessaires pour que chaque Malien puisse s’épanouir dans un environnement où la confiance entre les communautés est rétablie, sous la protection de l’Etat.
Depuis le 5 janvier, la phase régionale du dialogue a commencé avec la participation des gouverneurs de région et des légitimités traditionnelles. Cependant, il reste des interrogations quant aux participants et aux objectifs de ce dialogue. Il semble que le président de la Transition ait déjà choisi l’agenda et les acteurs de ce dialogue, appelé « pax maliana ». Il s’agit d’un dialogue direct entre les Maliens, visant également à nationaliser la paix.
Bien que le président de la Transition n’ait pas encore remis en question l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, les tensions entre les parties signataires ont considérablement affaibli cet accord. Les dissensions ont commencé avec les affrontements armés de Ber et se sont poursuivies avec la reprise de Kidal et de Aguelhok. Les ex-rebelles touareg, qui se sont réfugiés à Alger, rejettent l’idée d’un dialogue direct inter-malien avec les militaires au pouvoir, considérant cela comme une remise en question de l’Accord de paix de 2015 et une mise à l’écart de la médiation internationale.
La visite du président de la Transition à Alger dans les prochains jours ou mois est très attendue. Certains observateurs estiment qu’il pourrait profiter de cette visite pour demander à Alger de lui laisser conduire la médiation, tout comme cela avait été le cas en 2015 lorsque l’ancien président IBK avait demandé que la signature de l’Accord avec les rebelles soit faite à Bamako.
En résumé, le président de la Transition du Mali a annoncé la tenue d’un dialogue direct inter-malien afin de remédier à l’obsolescence de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. La phase régionale de ce dialogue a commencé avec la participation des gouverneurs de région et des légitimités traditionnelles. Cependant, il reste des incertitudes quant aux participants et aux objectifs de ce dialogue. Certains ex-rebelles touareg rejettent l’idée d’un dialogue direct et craignent que cela ne remette en question l’Accord de paix de 2015. La visite du président de la Transition à Alger est également surveillée de près, car il pourrait demander à Alger de lui laisser conduire la médiation.