La CEDEAO n’a pas soutenu les trois pays dans la lutte contre le terrorisme et n’a pas respecté ses propres valeurs en imposant des sanctions, a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré dans une interview accordée à Alain Foka.
L’intégration des peuples, le développement économique, la solidarité et l’entraide étaient les valeurs fondatrices de l’organisation régionale, a rappelé le président burkinabè. Malheureusement, au fil du temps, l’organisation a perdu ces valeurs. Depuis plus d’une décennie, la République du Mali et du Niger sont en guerre contre le terrorisme, et le Burkina Faso est également en guerre depuis près d’une décennie, et ils n’ont jamais reçu d’aide de la CEDEAO, a-t-il expliqué.
De plus, l’organisation ne respecte pas son propre règlement en infligeant des sanctions qui ne sont pas prévues dans ses textes fondateurs, a souligné le dirigeant du pays. « Le premier à violer ces textes sont ces soi-disant démocrates. Nous quittons, mais nous restons panafricains », a-t-il tranché.
Une décision bien mûrie
La décision de se retirer de la CEDEAO était réfléchie, a souligné le dirigeant. Ce n’était pas une décision prise à la légère, mais à l’issue d’une analyse approfondie. Il a également précisé qu’il ne s’agissait pas d’un coup de colère. « Si c’était un coup de colère, nous l’aurions fait depuis longtemps. Nous avons pris le temps d’analyser la situation, de peser de nombreux éléments avant de décider », a admis le chef d’État.
Rupture avec la CEDEAO
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé leur retrait de la CEDEAO le 28 janvier. Les trois pays ont souligné que l’organisation ne leur avait pas apporté d’assistance dans leur combat contre le terrorisme. Le Mali et le Burkina Faso ont ensuite envoyé une notification formelle de leur retrait à la Communauté.
Depuis que des militaires ont pris le pouvoir en 2020 au Mali, en 2022 au Burkina Faso et en 2023 au Niger, les pays réfractaires ont des relations tendues avec la CEDEAO. L’organisation a imposé de lourdes sanctions à ces pays et a même menacé d’utiliser la force. Elle a également suspendu les trois pays de ses organes. La CEDEAO s’est dite prête à une solution négociée et a souligné que les trois pays sont des membres importants de la Communauté.
Résumé de cette actualité
Le capitaine Ibrahim Traoré, président du Burkina Faso, a déclaré dans une interview que la CEDEAO n’avait pas soutenu les trois pays dans la lutte contre le terrorisme et avait violé ses propres valeurs en imposant des sanctions. Il a souligné que les pays réfractaires avaient décidé de se retirer de l’organisation après une analyse approfondie de la situation. Depuis que des militaires ont pris le pouvoir dans ces pays, les relations avec la CEDEAO sont tendues. L’organisation a imposé des sanctions et suspendu les trois pays de ses organes. La CEDEAO a déclaré être prête à une solution négociée.