Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur « retrait sans délai » de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce choix, fait par ces pays regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), a suscité des inquiétudes dans le monde des affaires. Certains acteurs craignent la fin des facilités offertes par l’appartenance à cette organisation sous-régionale, notamment en ce qui concerne les exemptions de visa et les exonérations de taxes.
Cependant, malgré ces inquiétudes, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga assure que ce retrait ne conduira pas aux malheurs prédits par certains. Au contraire, il affirme que « ce que nous perdons en acceptant cette vassalisation est mille fois pire que ce que nous allons assumer en restant nous-mêmes ». De plus, il souligne que les trois pays restent membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et bénéficient donc de la liberté de circulation au sein de tous les pays de cette Union.
Le Premier ministre a tenu ces propos lors d’une rencontre avec les responsables et membres des organisations professionnelles du secteur privé. Il a déclaré que cette Transition était celle de la rupture dans tous les domaines. Il reconnaît que les hommes sont réfractaires au changement, mais estime que la décision de se retirer de la CEDEAO est justifiée. Selon lui, cette organisation s’est éloignée de ses fondateurs et a manqué d’empathie, de solidarité et de vision stratégique envers les États de l’Alliance des États du Sahel.
Le Premier ministre affirme que la CEDEAO est devenue une menace pour les pays de l’Alliance, cherchant à les mettre à genoux et à provoquer des changements politiques pour satisfaire les intérêts des puissances étrangères. Il déclare que cette organisation a donné des injonctions sans écouter les États membres, et avait pour plan de déstabiliser successivement le Niger, le Burkina Faso et le Mali.
Le retrait de la CEDEAO permettra au Mali de définir des politiques commerciales optimales et plus avantageuses, ainsi que de prendre certaines décisions politiques et économiques en toute liberté. Au sein de l’Alliance des États du Sahel, il faudra travailler à identifier et alléger les barrières tarifaires, faciliter les transactions économiques et commerciales pour les opérations d’exportation et d’importation.
Le Premier ministre a également évoqué la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, en raison de la mauvaise foi des mouvements signataires et des ingérences intolérables de la République sœur d’Algérie dans les affaires internes du Mali. Il précise néanmoins que le Mali n’est pas en guerre contre le gouvernement algérien ni contre le peuple algérien.
Le gouvernement malien prend la pleine mesure des préoccupations des opérateurs économiques face à cette décision et a mis en place un comité de pilotage de haut niveau pour exploiter ce retrait comme une opportunité de développement et de croissance économique. Le secteur privé est considéré comme étant au cœur de ce dispositif, et le gouvernement compte sur l’ingéniosité des acteurs économiques pour relever ce défi.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, est convaincu que le Mali peut transformer cette sortie de la CEDEAO en un point de compétitivité et de rentabilité pour son économie. Il affirme que les pays côtiers ne peuvent pas fermer leurs ports au Mali, car ils attendent également un retour sur investissement. Le gouvernement a déjà son plan d’action pour aborder cette phase importante de l’histoire du Mali, et le secteur privé est appelé à s’unir pour faire avancer le pays.
En conclusion, le retrait de la CEDEAO par le Mali, le Burkina Faso et le Niger suscite des inquiétudes dans le monde des affaires, mais le gouvernement malien assure que ce choix est justifié et permettra au pays de définir des politiques commerciales optimales. Le gouvernement compte sur le secteur privé pour relever ce défi et transformer cette sortie de la CEDEAO en une opportunité de développement et de croissance économique.