Accord de paix issu du processus d’Alger : Quelle suite après la décision des autorités de la Transition ?
Depuis la semaine dernière, les autorités de la Transition ont décidé de mettre fin à l’Accord de paix issu du processus d’Alger de 2015. Cette décision a suscité de nombreuses interrogations quant à la suite des événements.
Un accord en demi-teinte
Malgré la signature de l’Accord de paix issu du processus d’Alger il y a neuf ans, sa mise en œuvre n’a été effective qu’à hauteur de 45%. Les 55% restants ont posé de sérieux problèmes entre les deux parties signataires, à savoir le gouvernement du Mali et les ex-groupes armés. L’un des points de discorde majeurs concerne la question du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion des groupes armés. Les ex-rebelles ont réclamé des grades et des postes stratégiques au sein de la chaîne de commandement, ce qui a été considéré comme une demande excessive par les autorités.
De plus, la question de la régionalisation a également été un point de tension. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a demandé que les trois grandes régions du nord du Mali soient autonomes sous leur contrôle, et que l’État central alloue 30% du budget national pour leur fonctionnement. Cette demande a été rejetée par les autorités de la transition.
Des positions tranchées
Face aux exigences de la CMA, les autorités de la transition ont demandé des concessions de la part des ex-rebelles pour une mise en œuvre intelligente et efficace de l’Accord. Cependant, la CMA a catégoriquement refusé de faire des compromis. En décembre 2022, il était évident que les parties étaient dans une impasse. Les hostilités ont repris en août 2023 et l’Algérie a été critiquée pour son attitude jugée ambiguë.
Le coup de grâce a été porté par le président de la transition lors de ses vœux de nouvel an. Il a annoncé un dialogue direct entre les Maliens, sans médiation internationale. Cette annonce a été suivie d’un communiqué le 25 janvier, dans lequel Bamako dénonce l’Accord de paix d’Alger.
Quelle suite pour la paix au Mali ?
La décision de mettre fin à l’Accord de paix d’Alger a été largement anticipée après le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Cependant, cette décision soulève des questions sur l’avenir de la paix dans le pays.
Il est clair que les autorités de la transition ont décidé de prendre les choses en main et de s’engager dans un dialogue direct entre les Maliens. Cependant, sans médiation internationale, il est possible que les négociations soient plus difficiles et que les tensions persistent. Il est essentiel que toutes les parties fassent preuve de bonne volonté et soient prêtes à faire des compromis pour parvenir à une solution pacifique et durable.
La situation au Mali reste préoccupante et il est nécessaire que la communauté internationale continue de soutenir les efforts de paix dans le pays. La stabilité du Mali est cruciale pour la région sahélienne dans son ensemble, et il est essentiel de trouver une solution qui réponde aux aspirations de tous les Maliens.