Annulation de l’élection présidentielle au Sénégal : une décision contestée
Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur la décision du président sortant Macky Sall d’annuler l’élection présidentielle du 25 février prochain, une décision lourde de conséquences et fortement contestée dans la rue.
Une décision controversée
L’Observateur décrit une « Sall image » après l’abrogation du décret portant convocation du code électoral par le président Macky Sall pour la présidentielle du 25 février 2024 qui ne se tiendra plus à date échue. Le journal fournit un « éclairage sur la légalité et les circonstances du décret qui annule de fait l’élection présidentielle ». Il note que c’est « le saut dans le vide » ouvrant « la saison des incertitudes » et « l’impasse ».
Des tensions et des contestations
Walf Quotidien note que « ci-gît la démocratie » après « l’annulation de la présidentielle, des opposants arrêtés et des médias censurés ». Le journal se fait l’écho des « violents affrontements hier à Dakar » alors qu’un nouvel « appel à manifester devant l’Assemblée ce matin » est prononcé pour faire barrage à la volonté des députés de la majorité présidentielle de prolonger le mandat de Macky Sall.
Sud Quotidien indique que « Macky annule tout » en abrogeant le décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du code électoral alors que « l’Assemblée nationale fixe le cap au 25 août 2024 », soit d’ici six mois par rapport à la date prévue. Face à ces initiatives, « le rassemblement de l’opposition a été dispersé à coups de (grenades) lacrymogènes, des candidats arrêtés » et le signal de la chaine de télévision privée Walfadjri « coupée » et sa licence « retirée ».
Le Soleil affirme que « la présidentielle ne se tiendra pas à date » alors qu’elle était prévue le dimanche 25 février 2024. « Le président a abrogé le décret convoquant le collège électoral, le 25 février 2024 », une décision qui « divise la classe politique jusque dans les rangs de l’opposition » alors que le secrétaire général du gouvernement Abdou Latif Coulibaly, frère de l’un des juges du Conseil constitutionnel accusé de corruption, Cheikh Tidiane Coulibaly, a remis sa démission.
Le Quotidien note que c’est « le Sall coup de force » du président sénégalais sortant qui a décidé d’annuler la présidentielle du 25 février prochain à la veille du démarrage de la campagne électorale.
« Les citoyens sénégalais devaient se rendre aux urnes le 25 février prochain pour choisir leur 5ème président de la République, ça ne sera pas le cas. Alors que tout était au point pour le démarrage de la campagne électorale, le président de la République, Macky Sall, a lors d’une adresse à la Nation, ce samedi, décidé d’arrêter le processus électoral en signant +le décret n°2024-106 du 3 février 2024 abrogeant le décret n°2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral+. Macky Sall justifie son acte par une crise entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel », explique le journal alors que Libération indique que « le Sénégal est dans tous ses états » suite à cette décision du chef de l’Etat qualifiée à « de la haute trahison » par certains de ses opposants comme Thierno Alassane Sall et Mary Teuw Niane.
ODL/ac/APA