Projet de loi d’amnistie générale au Sénégal
Le président Macky Sall a annoncé un projet de loi d’amnistie générale concernant les faits liés aux manifestations survenues entre 2021 et 2024. Cette proposition sera soumise à l’Assemblée nationale dès mercredi.
Lors de l’ouverture du dialogue politique qu’il a lancé sur deux jours avec les acteurs politiques pour fixer une date pour les élections présidentielles de 2024, le président sénégalais a déclaré : « Je saisirai l’Assemblée nationale dès ce mercredi, en conseil des ministres, d’un projet d’amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 ».
Ce projet de loi vise à aborder les événements violents qui ont secoué le pays en mars 2021 suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, en juin 2023 lors de la condamnation de Sonko pour « corruption de la jeunesse », et plus récemment en février 2024 en réaction au report de la présidentielle.
Selon les données officielles, treize personnes ont perdu la vie en mars 2021, tandis qu’Amnesty International en a dénombré 29 pour juin 2023. Les manifestations de février 2024, consécutives au report de la présidentielle, ont fait quatre morts.
Le président Sall a souligné que l’amnistie et le pardon sont essentiels pour aider le pays à surmonter ces moments difficiles et à se réconcilier avec lui-même.
Recherche d’un consensus pour la date des élections
En plus de la question de l’amnistie, le président Sall a exprimé son désir de trouver un consensus sur la date des prochaines élections présidentielles, souhaitant les organiser avant le début de l’hivernage, qui débute au mois de juin.
Sur les 19 candidats validés par le Conseil constitutionnel, seuls deux ont participé au dialogue politique. Parmi eux, l’actuel Premier ministre et candidat de la coalition présidentielle, Amadou Bâ, et l’ancien Premier ministre Mouhamed Boune Abdallah Dionne.
Le front pour la présidentielle du 25 février (FC 25) a déposé des requêtes au Conseil constitutionnel demandant que la date des élections soit fixée dans les meilleurs délais, suite à l’annulation du report de la présidentielle au 15 décembre.
En réaction, plusieurs organisations de la société civile ont rejeté le dialogue et ont appelé à la tenue des élections avant le 2 avril, date correspondant à l’expiration du mandat présidentiel. Une journée ville morte est prévue mardi dans tout le pays pour protester contre le report des élections.
Ces développements politiques au Sénégal continuent de susciter des réactions diverses et soulignent l’importance des discussions en cours pour l’avenir politique du pays.