Les chasseurs traditionnels condamnés pour détention illégale d’armes à feu
Quatre chasseurs traditionnels, Mohamed Pérougourou, Moké Dembelé, Boubakry Tembely et Yacouba Drabo, ont été condamnés à 2 ans d’emprisonnement pour détention illégale d’armes à feu. Les autres chefs d’accusation, tels que l’association de malfaiteurs, le vol qualifié, la complicité et le meurtre, ont été abandonnés faute de preuves par la Cour.
Le récit de l’audience
Lors de l’ouverture de la Cour d’assises à la Cour d’appel de Bamako, le dossier du lundi 4 mars 2024 a été particulièrement complexe à saisir pour l’auditoire en raison de la confusion entourant l’affaire.
Les accusés ont rejeté les accusations portées contre eux, affirmant appartenir à un groupe d’auto-défense chargé de protéger les habitants de Molodo dans la zone de Farabougou, confrontée à des attaques terroristes. Ils ont soutenu avoir agi en réponse à l’absence de l’armée malienne dans la région.
Le ministère public a défendu les accusés en tant que chasseurs, mais a souligné qu’ils avaient profité de la situation sécuritaire pour commettre des actes criminels. Il a déclaré que les éléments prouvaient les accusations d’association de malfaiteurs, de vol qualifié, de détention illégale d’armes à feu, de complicité et de meurtre.
La défense a plaidé l’absence de l’État dans la région pour justifier les actions de ses clients, soulignant que le dossier était léger par rapport aux accusations portées.
Après délibération, la Cour a abandonné les charges d’association de malfaiteurs, de vol qualifié, de complicité et de meurtre, mais a condamné les accusés à 2 ans d’emprisonnement pour détention illégale d’armes à feu.
Les accusés, qui étaient en détention depuis 2021, ont été libérés car ils avaient déjà passé quatre ans en prison avant leur jugement.
En rappelant les faits, le crime s’était déroulé le 20 octobre 2021 lorsque les accusés avaient assassiné deux personnes de l’ethnie peule. Ils prétendaient faire partie d’une milice d’auto-défense, mais il s’est avéré qu’ils avaient tué les victimes après les avoir dépouillées.
L’affaire a mis en lumière les tensions et les défis sécuritaires auxquels la région était confrontée, mettant en lumière les actions des groupes d’auto-défense dans un contexte de lutte contre le terrorisme.
Ousmane Mahamane