Impact des coupures d’électricité sur les meuneries à Bamako
La crise énergétique continue de peser lourdement sur la vie quotidienne des habitants du Mali. Les coupures d’électricité ont notamment eu des conséquences néfastes sur les meuneries de la capitale, Bamako. Les femmes se retrouvent contraintes de parcourir les quartiers à la recherche de moulins à gasoil pour moudre leur mil, une tâche devenue véritablement difficile.
Les témoignages recueillis sur le terrain illustrent l’ampleur du problème. Une ménagère se plaint : « Les délestages rendent notre vie insupportable, surtout en ce mois de ramadan. Qui aurait imaginé un jour que des femmes devraient se déplacer d’un quartier à un autre pour moudre leurs grains de mil afin de préparer la bouillie pour leur famille et leurs voisins ? »
Les défis rencontrés par les familles pendant le ramadan
En cette période de jeûne, la bouillie est l’un des plats les plus prisés par les jeûneurs lors de la rupture du jeûne. Cependant, avec la crise énergétique, sa préparation est devenue un véritable défi. Certaines familles ont même renoncé à ce plat en raison des difficultés rencontrées.
Malgré les obstacles, d’autres familles s’efforcent de préparer la bouillie pour leurs proches. Les femmes déploient d’importants efforts pour trouver des solutions alternatives, telles que se rendre dans d’autres quartiers à la recherche de moulins à gasoil pour moudre leur mil.
Une résidente témoigne de son expérience : « Souvent je me rends dans plusieurs quartiers pour moudre mon grain de mil. En plus du coût élevé du transport, le prix du moulage avec un moulin à gasoil est bien plus cher qu’avec un moulin électrique. »
Face à cette situation, les détenteurs de moulins à gasoil profitent de la rareté de ces équipements pour augmenter les prix de leurs services, ce qui impacte directement les consommateurs.
Malgré les difficultés, certains détenteurs de moulins à gasoil voient leur activité prospérer. Amadou Yalcouyé, propriétaire d’un moulin à gasoil à Torokorobougou, témoigne : « La demande a doublé ces derniers temps. Nous travaillons de l’aube jusqu’au soir pour satisfaire nos clients venant de différents quartiers de la ville. »
La crise énergétique continue de peser lourdement sur la vie des habitants de Bamako, et notamment sur les femmes qui doivent parcourir de longues distances pour moudre leur mil. Une situation qui nécessite une intervention urgente des autorités pour trouver des solutions durables à ce problème.
Ousmane Mahamane
Korotoumou Konaté
(stagiaire)