Plaidoyer pour une meilleure collecte de données sur les VSS en Afrique de l’Ouest
Un groupe de féministes engagées issues de huit pays d’Afrique de l’Ouest mène actuellement une campagne visant à sensibiliser et à obtenir une ligne budgétaire dédiée à la collecte de données sur les VSS (violence sexuelle et sexiste). Cette initiative vise à mieux comprendre et à lutter contre ces formes de violence en augmentation dans la région.
Cette campagne, intitulée ‘Compter pour Toutes’, est menée dans huit pays de la sous-région : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal. Lancée du 27 février au 15 mars 2024, elle vise à inciter les autorités nationales de ces pays à prévoir une ligne budgétaire spécifique dans leurs lois de finance pour améliorer la collecte de données sur les VSS.
Actions menées dans le cadre de la campagne
Dans le cadre de cette campagne, plusieurs actions ont été entreprises simultanément dans les pays participants. Cela inclut l’organisation d’ateliers multi-acteurs, la diffusion de tribunes, des rencontres de plaidoyer et des conférences de presse de haut niveau.
Une de ces conférences de presse s’est tenue le samedi 30 mars 2024 à l’Espace culturel Bloba, animée par Awa Mah Camara, coordinatrice du Mali pour la campagne ‘Compter pour Toutes’, Oumou Salif Touré et Sadiya Touré. Lors de cet événement, les intervenantes ont souligné les violences subies par les femmes au Mali, exacerbées par les crises et conflits récents dans le pays, notamment l’utilisation des femmes comme butin de guerre dans certaines régions.
Malgré l’ampleur des violences sexuelles et sexistes, les données sur ce sujet restent limitées. Il est essentiel de collecter des données précises pour sensibiliser et lutter efficacement contre ce fléau.
Plaidoyer pour une meilleure collecte de données sur les VSS
Les féministes des huit pays de la sous-région insistent sur l’importance d’inscrire une ligne budgétaire spécifique pour la collecte de données sur les VSS dans les lois de finance nationales. Cette démarche serait un pas significatif vers une meilleure compréhension et une lutte plus efficace contre ces violences. La disponibilité de données pertinentes permettrait de renforcer les capacités des institutions nationales, de garantir un financement pérenne pour la collecte de données et de promouvoir une approche basée sur des données probantes dans les politiques et programmes de lutte contre les VSS.
La Coordination du Mali de la campagne prévoit également une rencontre avec le Conseil National de la Transition pour présenter leur plaidoyer en faveur de l’inscription d’une ligne budgétaire dédiée à la collecte de données sur les VSS au Mali.