Les Maliens satisfaits de la gestion de la transition
Une enquête d’opinion intitulée « Mali-Mètre 2024 », menée par la Fondation Friedrich Ebert (FES) et rendue publique le 23 mars 2024, révèle que neuf Maliens sur dix se disent satisfaits de la gestion de la transition au Mali. Parmi eux, plus de 71 % se déclarent très satisfaits, tandis que 25 % se disent plutôt satisfaits. Ces résultats témoignent également d’une satisfaction générale quant à l’évolution positive de la situation du pays, avec 81 % des sondés estimant que la situation s’est améliorée au cours des douze derniers mois.
Les défis et priorités des Maliens
Malgré cette satisfaction, l’enquête révèle que le retour rapide à l’ordre constitutionnel n’est pas considéré comme une priorité par les citoyens interrogés. En effet, les principaux défis et priorités identifiés sont la lutte contre l’insécurité (60 %), l’insécurité alimentaire (52 %), le chômage des jeunes (42 %) et les délestages (39 %). Les actions prioritaires à mettre en œuvre selon les Maliens sont la lutte contre l’insécurité (61 %), la création d’emplois (43 %), la lutte contre l’insécurité alimentaire (38 %), la lutte contre la pauvreté (24 %) et l’amélioration du système éducatif (21 %).
Par ailleurs, l’enquête révèle que les Maliens accordent davantage leur confiance au président de la Transition qu’à son gouvernement. En effet, 86 % des sondés déclarent faire plus confiance au président de la transition, tandis que seuls 6 % font confiance au gouvernement et 1 % au Conseil national de transition (CNT). Ils sont également 90 % à se déclarer satisfaits du président de la transition, avec 83 % très satisfaits et 15 % plutôt satisfaits. En outre, 80 % des Maliens font confiance à la transition pour mener le pays vers une démocratie plus stable et renforcer la bonne gouvernance.
Ces résultats sont publiés dans un contexte où des acteurs politiques et des organisations de défense des droits humains expriment des craintes quant à une possible dérive dictatoriale de la transition au Mali. Pour certains, la dissolution de partis politiques et d’associations ainsi que les interpellations au nom de la loi sur la cybercriminalité représentent des menaces pour la démocratie.
En conclusion, l’enquête « Mali-Mètre 2024 » met en lumière une certaine défiance des Maliens vis-à-vis de la classe politique, qui est perçue comme partiellement responsable des maux actuels du pays. Les citoyens accordent ainsi plus de priorité à la refondation de l’État qu’à la tenue d’élections précipitées, dans le but de rétablir des valeurs de gouvernance vertueuses et de sortir le pays de la crise dans laquelle il se trouve actuellement.