Chute des devises africaines : quelles conséquences ?
Depuis quelques mois, vingt-trois devises africaines ont atteint leur plus bas historique par rapport au dollar américain. Cette tendance inquiétante est le résultat d’une inflation élevée, d’une diminution des investissements et de la remise en question de la monnaie de la Cedeao.
Les facteurs de cette chute
La crise du Covid-19 et le conflit en Ukraine ont entraîné une perturbation des chaînes d’approvisionnement et une inflation mondiale. Pour contrer cette hausse des prix, la Banque centrale américaine a décidé d’augmenter ses taux d’intérêt, ce qui a renchéri le dollar et affaibli les devises africaines. Cette situation est particulièrement préoccupante au Nigeria, où le taux de change a considérablement augmenté ces derniers mois.
En parallèle, les pertes de change ont plombé les résultats de grandes entreprises comme MTN, Nestlé et Nigerian Breweries. Certaines multinationales ont même décidé de quitter le pays en raison de cette instabilité monétaire.
En outre, l’instabilité monétaire au Ghana et au Nigeria remet en question le lancement de la monnaie de la Cedeao prévu pour 2027. Les critères nécessaires pour introduire l’eco ne sont pas encore respectés, ce qui soulève des interrogations quant à la viabilité de ce projet.
Face à ces défis, plusieurs pays africains cherchent des solutions pour protéger leurs devises des chocs extérieurs. La stabilité monétaire dans la zone F CFA en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale contraste avec la situation alarmante dans d’autres régions du continent.