Imam Mahmoud Dicko critique vivement la situation politique au Mali depuis Alger
L’imam Mahmoud Dicko, actuellement à Alger, a exprimé de vives critiques envers les militaires au pouvoir, son ancien allié du M5-RFP, Dr Choguel Kokalla Maïga, ainsi que le président du comité de pilotage du dialogue inter malien pour la paix et la réconciliation, sans les nommer directement.
Revêtu de son boubou blanc de prière et assis dans une chaise, l’influent imam Dicko, en exil en Algérie depuis plusieurs mois, affiche son désir de retourner dans son pays. Avant de prendre une décision, il a tenu à critiquer vivement la situation politique actuelle au Mali.
Des critiques envers le Dialogue inter malien et les militaires au pouvoir
L’imam Dicko a également émis des réserves quant au processus du Dialogue inter malien pour la paix et la réconciliation, le jugeant voué à l’échec en raison de l’incapacité de son président à réconcilier sa propre communauté. Il a déclaré : « On confie le dialogue à quelqu’un qui mange à tous les râteliers et qui ne peut même pas réconcilier sa propre communauté ».
Il dénonce également la mainmise des militaires sur le pays, légitimée par le coup d’État du 14 janvier 2022. Sans les nommer directement, l’imam Dicko accuse son ancien allié, le Premier ministre de transition Dr Choguel Kokalla Maïga, d’avoir soutenu ce coup d’État et d’avoir contribué à instaurer un système de gouvernance du pays avec les militaires, lesquels ont pris le pouvoir. Il souligne que la situation dépasse le Premier ministre, qui se retrouve pris au piège de ses propres actions.
L’imam Dicko met en lumière les dissensions au sein des militaires au pouvoir, affirmant que même à l’étranger, cette division est connue. Il estime que le Mali mérite une gouvernance plus stable et efficace que celle actuellement en place.
Actuellement en désaccord avec les autorités de la transition au Mali, l’imam Dicko bénéficie du soutien des autorités algériennes, où il se remet de ses problèmes de santé. Il a été reçu à plusieurs reprises par le président algérien, notamment après la prière marquant la fin du ramadan. Malgré ce soutien, les autorités maliennes le considèrent comme un opposant à la transition en cours.