Le dialogue inter-maliens : une opportunité manquée
Le Mali s’apprête à organiser un dialogue entre Maliens sans aucune interférence extérieure, une initiative saluée par de nombreux citoyens. Cependant, les récents événements laissent perplexe de nombreux observateurs. En effet, l’absence des acteurs clés tels que les partis politiques et les ex-rebelles de la CMAS risque de compromettre la réussite de ce dialogue, le rendant non inclusif et les décisions prises manqueront de consensus.
Beaucoup considèrent ce dialogue comme un monologue entre partisans du régime transitoire, avec une recommandation probable de prolonger la transition indéfiniment. Une occasion unique a été ainsi ratée pour débattre des enjeux majeurs et trouver des solutions durables, basées sur les réflexions des Maliens.
Un appel à la révision avant qu’il ne soit trop tard
Il est encore temps pour le Président de la transition, Assimi Goïta, de rectifier le tir et rendre ce dialogue inter-maliens véritablement inclusif et participatif. En mettant de côté ses intérêts personnels et en respectant les principes de neutralité et d’engagement pris, il pourra redonner toute sa crédibilité à ce dialogue et en faire un véritable levier pour l’avenir du Mali.
Il est crucial que toutes les entités sociopolitiques soient présentes pour que ce dialogue soit fructueux. Ignorer cette nécessité ne fera que nuire à la légitimité et à l’efficacité des recommandations qui en ressortiront. Le respect des principes de neutralité et de désintérêt pour le pouvoir est essentiel pour assurer la réussite de ce dialogue et la stabilité future du pays.
Youssouf Sissoko