La fusion entre le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) et Entreprises du Cameroun (Ecam) suscite de vives réactions et oppositions. L’un des membres du conseil d’administration du Gicam, Jacques Jonathan Nyemb, a décidé de rompre le silence et de partager son avis sur cette initiative. Dans une interview, l’avocat d’affaires explique sa position, critique les projets de textes statutaires de la nouvelle organisation patronale et dévoile ses projets pour la refondation du patronat camerounais.
Bilan de l’exécutif du Gicam
Jacques Jonathan Nyemb fait partie de l’exécutif actuel du Gicam, qui a été élu avec un programme réformateur visant à transformer le groupement patronal pour contribuer à la transformation de l’économie camerounaise. Interrogé sur le bilan de cette équipe, il souligne qu’il est encore trop tôt pour évaluer l’impact des initiatives mises en place, telles que l’élaboration du Code de bonne gouvernance des entreprises du Gicam, l’opérationnalisation du Centre de développement de la PME (CDPME) ou la création du Cercle des jeunes dirigeants (CJD). Il espère que ces initiatives contribueront à accompagner les champions nationaux dans la transformation durable du pays.
En tant que membre du conseil d’administration, Jacques Jonathan Nyemb reconnaît sa part de responsabilité dans le bilan jugé mitigé par certains adhérents. Il affirme ne pas fuir ses responsabilités et considère que ce bilan est celui de l’ensemble du conseil d’administration, dont il fait partie.
Opposition à la fusion et défis éthiques et valeurs
Jacques Jonathan Nyemb exprime son opposition à la fusion entre le Gicam et Ecam. Selon lui, une fusion doit servir un projet et être un catalyseur, mais il estime que cette fusion manque d’un projet clair et commun pour l’avenir du patronat, du secteur privé et de l’économie camerounaise. Il souligne également des réserves quant à la régularité du processus engagé. Il ne voit pas en quoi la nouvelle structure garantirait le renforcement de l’efficacité du patronat camerounais.
La fusion entre le Gicam et Ecam a révélé des oppositions de valeurs, de styles et de visions au sein du Gicam, selon Jacques Jonathan Nyemb. Il estime que le défi éthique de dépasser les intérêts personnels et d’œuvrer pour l’intérêt collectif doit être une préoccupation constante.
Ambition personnelle et assemblée générale constitutive
Interrogé sur son ambition de diriger le Gicam, Jacques Jonathan Nyemb affirme que son engagement est guidé par la légalité, l’éthique et le patriotisme. Il reste loyal au projet de refondation du patronat camerounais qui l’a motivé dès le début.
En ce qui concerne l’assemblée générale constitutive de l’entité issue de la fusion entre le Gicam et Ecam, Jacques Jonathan Nyemb soulève des interrogations sur les projets de textes qui seront soumis au vote. Il s’interroge sur les conséquences si ces textes sont rejetés par les membres réunis lors de l’assemblée.
Les projets de textes statutaires prévoient plusieurs changements, notamment la nécessité d’être fondateur actionnaire ou actionnaire majoritaire d’une entreprise membre à jour de ses cotisations pour être président du Gicam, la fixation des cotisations et du droit de vote en fonction de la taille de l’entreprise, et la prise en compte de la représentativité régionale dans la constitution du conseil d’administration. Jacques Jonathan Nyemb soulève des questions sur ces réformes, notamment sur l’exclusion des salariés et des non-Camerounais de la présidence du groupement patronal. Il estime également que la décentralisation du patronat doit aller au-delà de simples représentations régionales et que les petites entreprises doivent avoir une voix réelle.
En résumé, Jacques Jonathan Nyemb exprime son opposition à la fusion entre le Gicam et Ecam, critique les projets de textes statutaires de la nouvelle organisation patronale et partage ses projets pour la refondation du patronat camerounais. Il soulève des questions sur le processus de fusion, les valeurs éthiques et les réformes proposées.