Bilan de la participation du Mali à la CAN 2024
Après l’élimination décevante du Mali en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations contre la Côte d’Ivoire, il est temps de faire le bilan technique de notre participation et de se remettre rapidement au travail. Nous avons manqué de peu l’exploit historique de battre les Ivoiriens et de nous qualifier pour les demi-finales, dix ans après notre dernière apparition à ce stade de la compétition.
Le match contre la Côte d’Ivoire a été marqué par de nombreux détails et tournants dans le jeu qui ont joué en notre défaveur : penalty manqué, supériorité numérique, gestion émotionnelle, changements tactiques, etc. Il y aurait beaucoup à dire sur ce match, mais la conclusion reste la même : il faut tourner la page et avancer. Il y aura d’autres rencontres entre le Mali et la Côte d’Ivoire, et le défi restera le même jusqu’à ce que nous inversions la tendance.
Cela fait près de vingt ans que je le répète, depuis mes débuts en tant que journaliste à Bozola en 2004. À l’époque, j’avais diffusé un élément d’analyse sur la gestion du football qui avait créé des problèmes et affaibli la gouvernance du président de la Femafoot. Bien que mes propos reposaient sur des faits réels et ne comportaient ni insultes ni dénigrement, on m’avait demandé de retirer cet élément d’analyse. Cependant, la première diffusion avait été largement écoutée.
Vingt ans plus tard, je ne pense pas que nous ayons réellement progressé, ou du moins les progrès sont minimes. En 2004, nous avions atteint les demi-finales de la CAN, ce que nous avons raté cette année. Les mêmes problèmes persistent. Nous avons du mal à adopter une approche professionnelle dans la gestion du football malien, axée sur les résultats. Cela implique une projection, une prospective et une gestion analytique multidimensionnelle.
Malgré tout, il ne faut pas tout considérer comme négatif dans cette CAN en Côte d’Ivoire. Cependant, nous manquons une occasion de nous surpasser. Le Mali ne peut pas se contenter d’atteindre les quarts de finale. Certes, le Sénégal n’y était pas, mais il était le champion en titre. De même, l’Algérie et le Maroc sont des champions récents, le Cameroun et la Tunisie ont participé à la dernière Coupe du Monde, etc.
Après cette CAN, il est temps de remettre les entraîneurs et les joueurs au travail, en prévision des éliminatoires de la Coupe du Monde et de la prochaine CAN.
Mais que faut-il faire pour améliorer notre football ? Le ministère des Sports et la Femafoot doivent travailler ensemble pour élaborer un projet clair sur les cinq ou dix prochaines années. Quels sont nos objectifs pour le football malien ? Une première qualification en Coupe du Monde, une première victoire en CAN, des titres en compétitions juniors, un championnat professionnel, la participation d’un club en phase de groupes de la Ligue des champions, des championnats cadets et juniors de qualité, une Direction technique nationale compétente et bien équipée, etc.
C’est ainsi que nous pourrons véritablement planifier et organiser la performance de notre équipe nationale, et atteindre les titres tant espérés. Il ne faut pas brûler les étapes pour éviter de brûler les ailes de nos Aigles, Aiglons et Aiglonnets à chaque fois, avec pour seule consolation des larmes. Notre football a le potentiel de briller et de nous rendre heureux.
Sportivement,
Alassane Bamako, le 4 février 2024
Souleymane, journaliste