A la faveur d’une table-ronde, Case-Sahel réunit les acteurs pour faire le diagnostic des besoins d’appuis institutionnels
L’ONG Case-Sahel a organisé une table-ronde regroupant les acteurs et les structures partenaires de la protection, de l’éducation et de la formation/insertion professionnelle au Mali. L’objectif était de faire le diagnostic des besoins d’appuis institutionnels pour lutter contre la mobilité des enfants et des jeunes.
Un phénomène préoccupant
La mobilité des enfants et des jeunes au Mali est un phénomène préoccupant, souvent motivé par la recherche de survie, de sécurité, d’éducation, d’argent et d’amélioration des conditions de vie. Michel Dembélé, coordinateur de Case-Sahel, souligne que ce phénomène est également alimenté par les inégalités sociales, en particulier pour les femmes, les enfants, les personnes en situation de handicap et les hommes de caste.
La recherche d’opportunités économiques est l’une des principales raisons de cette mobilité, car elle offre la possibilité d’augmenter les revenus des familles. Cependant, malgré les efforts déployés pour protéger les personnes et les biens, les enfants et les jeunes en mobilité sont souvent confrontés à d’énormes problèmes qui ne sont pas pris en compte par l’État malien. La situation sécuritaire dans les régions du centre et du nord du pays entraîne également un déplacement massif de jeunes et de femmes vers le district de Bamako.
Actuellement, on dénombre plus de 370 000 déplacés internes et plus de 64 000 réfugiés au Mali, dont plus de 3 100 se trouvent dans le district de Bamako. Parmi ces déplacés, plus de 18 000 personnes sont considérées comme vulnérables, dont 26% sont des jeunes femmes allaitantes et plus de 5% sont des enfants et des mineurs séparés de leurs parents.
Les conséquences de la mobilité des jeunes
La présence massive d’enfants non accompagnés pose de nombreux problèmes, notamment l’abandon scolaire et l’analphabétisme, ce qui compromet leur employabilité sur le marché du travail. De plus, ces enfants sont confrontés au déracinement, à la marginalisation, au manque de ressources économiques et matérielles, à l’absence d’accès aux services sociaux de base, ainsi qu’à des risques d’abus et d’exploitation sexuelle.
Case-Sahel s’engage pour améliorer l’accompagnement des jeunes en mobilité
Face à ce constat, Case-Sahel, avec le soutien de Helvetas et de ses partenaires, a décidé d’améliorer l’accompagnement des jeunes de 0 à 24 ans en mobilité en Afrique du Nord et de l’Ouest. L’approche adoptée consiste à agir sur les systèmes nationaux et régionaux de protection, d’éducation, d’insertion et de création d’opportunités. Cette approche prend en compte les principes de sauvegarde de l’enfant, d’équité sociale, de genre, de mobilité, de participation des enfants et des jeunes, ainsi que de gestion de projet sensible au genre.
La table-ronde organisée par Case-Sahel avait pour objectif de permettre aux acteurs (État, collectivités, ONG, OSC) d’échanger sur la mobilité des enfants et des jeunes, d’identifier les besoins des structures intervenant dans le domaine de la migration et de trouver des solutions adaptées.
Aminata Agaly Yattara