La crise énergétique au Mali : les révélations du Directeur général de l’EDM-SA
Après une période de silence, le directoire de la société EDM-SA a enfin abordé la crise énergétique qui touche le pays lors d’un point de presse dirigé par son Directeur Général, le 7 mars dernier. Contrairement aux responsables politiques qui avaient évité le sujet, Abdoulaye Djibril Diallo a pris la parole avec franchise, reconnaissant les difficultés rencontrées. Il a dressé un constat alarmant de la situation et a évoqué les causes profondes de la crise.
Le Directeur général a annoncé que les délestages allaient se poursuivre, mais avec des réductions possibles du temps de coupure, qui pourraient atteindre 18 à 24 heures par moment, notamment pendant le mois de ramadan. Il a également mentionné la disponibilité d’une quantité importante d’hydrocarbures promise par les autorités de la Transition pour atténuer les effets de la crise. En cas de persistance des coupures, des plans de délestage régulièrement communiqués permettront aux usagers de mieux s’organiser.
Les causes profondes de la crise énergétique
Abdoulaye Djibril Diallo a pointé du doigt plusieurs facteurs contribuant à la crise énergétique, notamment le manque d’investissement dans le secteur, l’augmentation de la demande liée à la croissance démographique et économique, ainsi que la hausse des prix des hydrocarbures sur le marché international. Il a souligné le déséquilibre entre le coût de production et de vente de l’électricité, avec une production majoritairement thermique qui représente un coût élevé pour l’EDM-SA.
Le Directeur général a également mentionné l’endettement de la société à hauteur de plusieurs centaines de milliards auprès des banques et des fournisseurs privés, soulignant le rôle essentiel des subventions de l’État pour assurer la fourniture d’électricité aux Maliens.
En vue de l’avenir, l’EDM-SA prévoit de diversifier son mix énergétique en se tournant vers les énergies renouvelables telles que le solaire, l’hydroélectrique et l’éolien. Une révision de la politique tarifaire est également envisagée pour assurer l’équilibre financier du secteur. Le Directeur général a souligné la nécessité d’améliorer la gouvernance de la société en réduisant les charges et en digitalisant les services, avec un plan de restructuration et de redressement soumis aux autorités.
Amidou Keita