Le directeur général du contrôle général met fin aux fonctions du gouverneur de la Banque centrale
Dans une correspondance adressée aux hauts responsables de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le directeur général du contrôle général, Eugène Blaise Nsom, a annoncé la fin des fonctions du gouverneur de la Banque centrale à compter du 7 février 2024. Cette décision est prise en violation des prérogatives exclusives de la Conférence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Cette annonce fait suite à ce que le vice-gouverneur a qualifié de dépassement répétitif des limites de ses compétences par le gouverneur, empiétant ainsi sur les responsabilités qui reviennent au gouverneur et au vice-gouverneur.
Un dépassement des compétences du gouverneur de la BEAC
Selon le vice-gouverneur, cette décision de mettre fin aux fonctions du gouverneur est le résultat d’un dépassement répété des limites de ses compétences. Le gouverneur aurait outrepassé ses responsabilités en empiétant sur les prérogatives qui sont réservées au gouverneur et au vice-gouverneur. Cette situation a été jugée préoccupante par le directeur général du contrôle général, qui a donc décidé de prendre cette mesure radicale.
Il est important de souligner que cette décision de mettre fin aux fonctions du gouverneur de la BEAC a été prise sans consulter la Conférence des chefs d’État de la Cemac, ce qui constitue une violation claire des procédures établies. La Conférence des chefs d’État est l’organe suprême de décision de la Cemac et est responsable de la nomination et de la révocation du gouverneur de la Banque centrale.
Cette sortie du directeur général du contrôle général soulève de nombreuses questions quant à la stabilité et à l’indépendance de la Banque centrale. Il est essentiel que les institutions financières régionales respectent les procédures établies et préservent l’intégrité de leurs décisions. Une telle décision unilatérale remet en question la crédibilité de la BEAC et pourrait avoir des répercussions sur la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux.
Il est maintenant crucial que la Conférence des chefs d’État de la Cemac intervienne pour résoudre ce différend et rétablir l’ordre au sein de la Banque centrale. La nomination d’un nouveau gouverneur devra se faire dans le respect des procédures établies et en tenant compte des compétences et de l’expérience nécessaires pour occuper ce poste clé. La stabilité et la crédibilité de la Banque centrale sont essentielles pour assurer la prospérité économique de la région de l’Afrique centrale.