Deux pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont récemment été secoués par des tentatives de déstabilisation de l’ordre constitutionnel. Il s’agit de la Sierra Leone et de la Guinée-Bissau.
Sierre Leone : attaques violentes et tentative de coup d’État
Le 26 novembre, à Freetown, la capitale de la Sierra Leone, plusieurs sites stratégiques ont été attaqués, dont une armurerie militaire, deux casernes, deux prisons et deux postes de police. Les forces de sécurité ont affronté les assaillants lors de ces attaques. Le ministre de l’Information de la Sierra Leone, Chernor Bah, a annoncé que 21 personnes ont perdu la vie lors de ces événements tragiques, dont 14 soldats, un policier, un gardien de prison, un agent de sécurité, une femme et trois assaillants. De nombreux prisonniers se sont également échappés. Face à la gravité de la situation, le gouvernement a décrété un couvre-feu et plus de 50 personnes ont été arrêtées pour leur implication présumée dans cette tentative de coup d’État. L’ancien président Ernest Bai Koroma a été interrogé par la police le 8 décembre 2023.
Guinée-Bissau : échec d’une nouvelle tentative de coup d’État
Le 30 novembre et le 1er décembre, la Guinée-Bissau a échappé à une autre tentative de coup d’État. Des éléments de la garde nationale ont tenté d’arracher par la force deux membres du gouvernement à la police judiciaire. Ces membres étaient soupçonnés de détournement de fonds publics. En réaction, le président Umaro Sissoco Embalo a dissous l’Assemblée nationale, dominée en grande partie par l’opposition, et a limogé le ministre de l’Intérieur. Dans une interview accordée à France 24, le président bissau-guinéen a pointé du doigt l’opposition et dénoncé les « politiciens impatients d’attendre les urnes pour accéder au pouvoir ».
La préservation de l’ordre constitutionnel
Ces deux incidents soulignent la volonté de préserver l’ordre constitutionnel dans les deux pays. Les forces de défense et de sécurité ont joué un rôle essentiel dans cette préservation, permettant aux présidents Julius Maada Bio et Umaru Sissoco Emballo de poursuivre leurs activités. Ces deux officiers généraux, qui sont maintenant revenus à la vie civile, ont participé à la 64e session de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO qui s’est tenue à Abuja le 10 décembre 2023.
Le parcours des présidents
Julius Maada Bio, président de la Sierra Leone, a été impliqué dès son plus jeune âge dans un coup d’État en 1992 contre Joseph Momoh, qui a conduit le capitaine Valentine Strasser au pouvoir. Après avoir renversé le capitaine Strasser, il a cédé le pouvoir à Ahmad Tidiane Kaba après des élections remportées par ce dernier. Après s’être retiré de la vie publique pendant plusieurs années, Julius Maada Bio a été élu président en 2018, battant le candidat du parti au pouvoir. Il a été réélu en juin dernier lors d’une crise politique.
Umaru Sissoco Emballo, président de la Guinée-Bissau, est un général réserviste qui a occupé les postes de ministre et de Premier ministre. Il a également servi en tant que conseiller auprès de plusieurs chefs d’État africains, notamment Blaise Compaoré du Burkina Faso et Mouammar Kadhafi de la Libye. Le président Emballo a ainsi pu acquérir une expérience du pouvoir avant de l’exercer dans son propre pays, où les trafiquants de drogue cherchent à déstabiliser les institutions.
En conclusion
Malgré ces deux tentatives de déstabilisation, l’ordre constitutionnel a été préservé grâce à la détermination des forces de défense et de sécurité. Les présidents Julius Maada Bio et Umaru Sissoco Emballo continuent de diriger leurs pays respectifs. Il est essentiel de rester vigilant face à de telles menaces et de soutenir les institutions démocratiques en Afrique de l’Ouest pour préserver la stabilité de la région.