La dissolution de la CMAS : vers un exil forcé pour l’Imam Mahmoud Dicko ?
Mercredi, lors du Conseil des Ministres à Koulouba, l’association Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS) a été dissoute par le Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Selon ce dernier, cette association est désormais considérée comme une menace et un organe politique de déstabilisation, mettant en péril la sécurité publique. L’Imam Mahmoud Dicko, parrain de l’association, est accusé de mener des activités subversives susceptibles de perturber l’ordre public. Cette dissolution risque-t-elle de le contraindre à un exil forcé depuis Alger où il se trouve actuellement ?
Le retour compromis de l’Imam Mahmoud Dicko
Alors que l’Imam Mahmoud Dicko devait initialement faire son retour à Bamako la semaine dernière, il semble que ce retour ne soit plus à l’ordre du jour. En conflit avec les autorités maliennes depuis sa visite en Algérie en décembre dernier, où il avait rencontré les autorités algériennes sans l’approbation du Mali, l’Imam Dicko est désormais perçu comme un exilé forcé. Figure influente ayant contribué à la chute du régime d’IBK, il est aujourd’hui au cœur de vives controverses, étant qualifié d’« hostile » à la transition par les autorités maliennes. Les divergences entre lui et les jeunes militaires au pouvoir semblent irréconciliables, marquant ainsi une rupture par rapport à son soutien initial à la transition en 2020.
Alors que l’Imam avait annoncé son retour au Mali en l’absence de toute procédure judiciaire officielle à son encontre, il semble désormais être dans le viseur de la justice. Selon une source proche du pouvoir, « la coupe est pleine » pour lui.
La dissolution de l’association CMAS, soutien de l’Imam Mahmoud Dicko, semble confirmer cette hypothèse, avec des accusations de déstabilisation et de menace pour la sécurité publique à son encontre. Son retour au Mali semble compromis, laissant planer la possibilité d’une demande d’asile politique en Algérie, où il se trouve actuellement.
Alors que certains partisans de la transition ayant contribué à la chute d’IBK sont emprisonnés, l’autorité morale d’une association accusée de déstabilisation ne semble pas être en mesure d’échapper aux poursuites, même en tant qu’Imam reconnu.
Adama Tounkara