Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) secoué par des dissensions internes
Depuis quelques jours, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) est le théâtre de vives tensions. En effet, une réunion de son Comité stratégique a été brusquement interrompue le jeudi 22 février par une intervention des forces de sécurité.
Des remaniements au sein du M5-RFP
Un groupe de membres a récemment publié une déclaration annonçant la destitution du 1er vice-président, Bouba Karamoko Traoré. Ce dernier, qui assurait l’intérim, a été remplacé par l’Imam Oumarou Diarra. Selon le porte-parole de cette faction, Jeamille Bittar, ce changement fait suite au retrait du mandat de Bouba par Emk, le 2ème vice-président du Comité Stratégique. Cette décision vise à réorganiser le mouvement afin d’atteindre ses objectifs initiaux.
Parallèlement, le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a annoncé la suspension de Me Mountaga Tall, Ibrahim Sylla et Paul Ismaël Boro pour des raisons de « dysfonctionnement ». Cependant, le Président du FSD, Pr Salikou Sanogo, a par la suite annulé ces suspensions, tout en décidant de mettre en pause les réunions du Front.
Face à ces remaniements, le vice-président destitué a répliqué en suspendant tous les cadres ayant participé à la fronde du 22 février, déplorant des atteintes à la cohésion du mouvement.
Des tensions persistantes et des appels à la clarification
Ces événements ont entraîné une série de communiqués contradictoires et de suspensions au sein du M5-RFP. La faction dirigée par l’Imam Oumarou Diarra a appelé le Premier ministre, également Président du Comité stratégique du mouvement, à clarifier sa position et tiendra une conférence de presse le jeudi 29 février à la Maison de la Presse.
Après les divisions apparues à la suite du coup d’État militaire, certains observateurs estiment que le M5-RFP, autrefois moteur de contestation, est désormais affaibli par des dissensions internes et le départ de certains de ses membres. Il apparaît de plus en plus évident que certaines personnalités du mouvement ne défendaient pas les intérêts du Mali et de ses citoyens, malgré leurs discours enflammés.
En effet, les responsables du M5-RFP ont été accusés d’avoir trompé une partie de la population malienne et trahi la mémoire des manifestants décédés ou blessés lors des manifestations anti-régime. De plus, leur silence face aux difficultés rencontrées par les populations ainsi que leur compromission avec les autorités de transition ont suscité de vives critiques.
Il est temps, selon certains observateurs, que les responsables du M5-RFP reconnaissent publiquement leurs erreurs et demandent pardon pour leurs actions, qui ont déçu de nombreux Maliens.
Chiaka Doumbia