Bilan de la 20e édition de Ségou Art-Festival sur le Niger
La 20e édition du Ségou Art-Festival sur le Niger s’est achevée le 4 février 2024 dans la cité des Balanzans. Cette édition, placée sous le thème « Jeunesse et Tradition », a été marquée par de nombreuses activités. Djibril Guissé, coordinateur du festival, revient sur les moments forts de cette édition.
Une mobilisation record
Cette 20e édition a connu une mobilisation exceptionnelle, à la hauteur des 20 ans du festival. Plus de 40 000 visiteurs et festivaliers ont afflué de plus d’une trentaine de pays d’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs. Une véritable marque de satisfaction pour les organisateurs. De plus, le festival a proposé plus d’une centaine de spectacles, allant de la musique au théâtre en passant par la danse et les troupes traditionnelles. Le salon contemporain du Mali a également accueilli plus d’une centaine d’expositions d’art, témoignant de la diversité et de la qualité des œuvres présentées.
Des activités innovantes
Cette édition a été marquée par de nombreuses innovations. La nuit du pagne tissé et le Musée des masques et marionnettes ont permis de mettre en valeur la beauté et la magnificence du pagne tissé, made in Mali. Un défilé de mode, réunissant sept stylistes, a présenté différentes créations à base de pagne tissé. Des showrooms ont également été mis en place pour promouvoir la vente du pagne tissé et du bogolan. Enfin, une caravane culturelle de la paix a mis à l’honneur le Maroc et Mopti comme ville invitée.
Un défi sécuritaire relevé
Le retour des activités sur le quai des arts a été un défi sécuritaire. Les organisateurs ont bénéficié du soutien des plus hautes autorités, notamment du président de la transition, qui a accepté le patronage de l’édition. Des mesures drastiques ont été prises pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Un dispositif de sécurité a été mis en place sur le quai des arts, avec la présence de militaires en renfort. Cette délocalisation des activités était nécessaire pour garantir la sécurité des festivaliers.
Une foire artisanale et agricole payante
Contrairement aux années précédentes, l’accès à la foire artisanale et agricole était payant. Cette décision a été prise suite à une demande des exposants, afin de garantir la sécurité des biens et des personnes. En effet, la présence massive d’enfants nuisait à la bonne communication et empêchait les vrais acheteurs de discuter sereinement. De plus, l’entrée payante est une pratique courante dans les foires du monde entier. Le montant symbolique de 200 F CFA a été fixé pour l’entrée, afin de rendre l’accès à la foire accessible à tous.
Un impact économique significatif
La foire artisanale et agricole a accueilli 250 000 visiteurs cette année, venus de 30 pays différents. Les exposants ont injecté plus de 900 millions F CFA dans l’économie locale, selon les retours reçus par les organisateurs. Le festival sur le Niger génère en moyenne plus de 3 000 emplois temporaires et plus de 200 emplois permanents. Tous les secteurs de l’économie locale bénéficient de l’activité générée par le festival, des vendeurs de beignets aux transporteurs. De plus, le festival offre une grande visibilité aux territoires qui accueillent les activités.
Une implication politique nécessaire
Un festival de cette envergure ne peut se faire sans l’implication des politiques. Le président de la transition, en tant que haut patron du festival, s’est fait représenter par le Premier ministre. Malgré les contraintes de temps, la qualité de l’événement et de la cérémonie d’ouverture n’ont pas été compromises. La présence des masques dogons de Bandiagara et de Mopti a créé un moment de mobilisation exceptionnel pour les festivaliers.
Une édition satisfaisante
Les points forts de cette 20e édition ont été la mobilisation record, avec plus de 40 000 festivaliers, et le défi sécuritaire relevé grâce à l’appui des forces de l’ordre et de sécurité. Les organisateurs se félicitent de la qualité des expositions d’art et de la diversité des activités proposées. Malgré quelques ajustements dans l’organisation, cette édition a été un succès.
Propos recueillis par Aminata Agaly Yattara.