Les enseignants-chercheurs sommés de regagner leur poste sous peine de sanctions
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a lancé un ultimatum à 30 enseignants-chercheurs en situation d’abandon de poste. Ces enseignants, répartis dans plusieurs universités du Mali, sont priés de rejoindre leur lieu de travail avant la fin de la semaine prochaine, faute de quoi ils seront sanctionnés.
Les universités de Bamako sont particulièrement touchées par ce phénomène, notamment l’Université des sciences, des techniques et des technologies qui compte six maîtres-assistants et deux assistants absents depuis un certain temps. L’Université des sciences juridiques et politiques et l’Université des lettres et des sciences humaines sont également concernées, avec respectivement cinq enseignants et un maître-assistant absents depuis longtemps.
Outre les universités, d’autres institutions d’enseignement supérieur sont également touchées par ce problème d’abandon de poste, notamment l’Ecole normale supérieure, l’Ecole normale d’enseignement technique et professionnel, l’Ecole nationale d’ingénieurs Abderhamane baba Touré et l’Institut polytechnique rural de formation et de recherches appliquées.
Face à cette situation, la hiérarchie a décidé de réagir. Dans un communiqué, le ministère a averti les enseignants absents et les a sommés de retourner à leur poste de travail. La secrétaire générale du ministère a fixé la date butoir du retour aux structures d’affectation au 16 février 2024. Passé ce délai, les enseignants s’exposeront aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur.
Cette décision du ministère est soutenue par une partie du corps enseignant, qui la considère comme légale et juste. Selon eux, elle permettra de remettre de l’ordre dans l’enseignement des étudiants.
« C’est tout à fait normal que le ministère veille à la régularité du service. Cela fait partie d’une vérification de routine. Je suis tout à fait d’accord avec cette mesure. Elle permet d’avoir une réelle idée des ressources humaines pour éviter les dysfonctionnements. Il nous arrive parfois d’être confrontés à des difficultés pour assurer les travaux publics, je pense que la mesure de veille doit être appliquée avec rigueur », déclare le Pr. Diakalidia Sidibé, maître de conférences en droit public à la Faculté de droit public de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako.
Les raisons de cette absence prolongée des enseignants sont multiples. Certains enseignants auraient dépassé la durée de leur congé de formation, tandis que d’autres auraient été nommés à des postes dans des départements ministériels sans fournir les documents justificatifs nécessaires. Ces raisons, bien que compréhensibles, n’excusent pas l’absence prolongée des enseignants.
Il est donc primordial que les enseignants-chercheurs concernés par cette situation d’abandon de poste prennent conscience de l’urgence de la situation et regagnent leur poste avant la date limite fixée par le ministère. Cette mesure permettra de garantir un enseignement de qualité pour les étudiants et de maintenir le bon fonctionnement des institutions d’enseignement supérieur au Mali.