L’administration publique malienne et ses pratiques problématiques
Le président du Réseau des défenseurs des droits humains (RDDH), Souleymane Camara, a récemment publié une réflexion intitulée « L’administration malienne ou la gestion subjective des affaires publiques ». Dans ce document, il dresse un diagnostic sans complaisance des pratiques administratives et de la gestion des affaires publiques au Mali.
Des insuffisances persistantes malgré les réformes
Selon Camara, la mise en place du Commissariat au développement institutionnel (CDI) au Mali est la preuve que des insuffisances existent dans les pratiques administratives et la gestion des affaires publiques. Malheureusement, les résultats obtenus restent en deçà des attentes. Malgré les efforts financiers colossaux consentis par l’État malien et ses partenaires extérieurs, les mauvaises pratiques persistantes, telles que la corruption, l’enrichissement illicite, le clientélisme et le népotisme, continuent d’exister au sein de l’administration malienne.
Une gestion subjective des affaires publiques
Camara souligne également la gestion subjective des affaires publiques comme un problème majeur. Il cite des exemples concrets, tels que le gouvernorat du district de Bamako, qui exige des citoyens la production de documents non prévus par la loi pour l’obtention de documents administratifs. Il dénonce le fait que cette exigence soit notifiée oralement, sans aucun support écrit. Ces pratiques violent les droits des citoyens maliens et entravent les possibilités de recours. Les agents de l’administration agissent souvent en dehors de la loi, créant ainsi des blocages et du désordre.
Une gestion par tâtonnements
Camara affirme que la gestion par tâtonnements est monnaie courante dans l’administration publique malienne. Les citoyens sont renvoyés d’un service à un autre, ce qui constitue une fuite de responsabilité et un manque d’assurance en soi. Cette inefficacité administrative contribue au sous-développement du Mali, malgré plus de 60 ans d’indépendance. Il déplore également le manque de solutions préventives pour lutter contre la corruption et les détournements de fonds publics.
Des mesures pour améliorer la situation
Pour remédier à ces problèmes, Camara propose plusieurs mesures. Il suggère de conditionner le paiement intégral des salaires à la présence effective des agents de l’État sur leur lieu de travail, et de renforcer les contrôles inopinés dans les services publics. Il recommande également l’installation d’un système de pointage pour signaler les arrivées et les départs des agents, afin d’éviter les fraudes sur les traitements de salaires. De plus, il estime que les notations et les avancements des fonctionnaires devraient être liés à leur assiduité et à leurs performances au travail.
Résumé de cette actualité
Dans son analyse de l’administration publique malienne, le président du RDDH met en évidence les insuffisances persistantes et la gestion subjective des affaires publiques. Malgré les réformes entreprises, les problèmes de corruption et de mauvaise gestion persistent, ce qui entrave le développement du pays. Pour améliorer la situation, des mesures telles que le conditionnement du paiement des salaires à la présence effective des agents et l’installation d’un système de pointage sont proposées. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour enclencher un véritable changement au sein de l’administration malienne.