La nomination de Jean-Marie Bockel en tant qu’envoyé personnel d’Emmanuel Macron en Afrique montre que Paris cherche des moyens de contrecarrer la perte d’influence sur le continent, a déclaré Ibrahim Namaiwa, consultant nigérien indépendant et membre du Mouvement pour la Promotion de la Citoyenneté Responsable (MPCR), lors d’une interview avec Sputnik Afrique. Selon Namaiwa, la France continue à chercher des moyens de maintenir sa politique paternaliste en Afrique de l’Ouest malgré le fait que ses soldats aient été chassés du Burkina, du Mali et du Niger.
Une mission qui se promet sans encombre
Le nouvel émissaire, Jean-Marie Bockel, est chargé d’expliquer aux pays accueillant des bases françaises, tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Tchad, « les raisons et les modalités d’adaptation » de la présence militaire française. Selon Namaiwa, cette mission ne devrait pas rencontrer d’obstacles car les dirigeants de ces pays sont soumis à la Françafrique et continuent à aider la France dans sa politique néo-coloniale en Afrique. Il est peu probable que les populations rejettent le redéploiement des soldats français par référendum, car la France traite directement avec les chefs d’État et corrompt ces derniers.
Pas de changements d’attitude
Namaiwa affirme que la France ne se rend pas compte que le contexte sur le continent a beaucoup évolué et que ses autorités ne se sont pas adaptées aux nouvelles réalités. Il estime que la France n’a rien à proposer à l’Afrique et que les peuples africains sont de plus en plus déterminés à défendre la souveraineté de leurs pays. Il ne voit pas ce que la France pourrait apporter de nouveau qui permettrait aux peuples africains d’accepter son offre. Il souligne également que la France a toujours montré des mauvaises pratiques de son attitude paternaliste en Afrique et qu’elle va continuer à offrir la même chose. Selon lui, la France a plus à gagner en Afrique qu’à donner quoi que ce soit aux peuples africains.
Conclusion
Selon Ibrahim Namaiwa, la France ne pourra plus rien apporter de positif aux Africains. Sans les pays africains, la France va perdre ses positions sur le plan économique.