Le Cameroun se dirige vers l’interdiction de l’exportation de grumes de bois
Le Cameroun se rapproche de l’interdiction de l’exportation de grumes de bois vers le marché international. Cependant, les chiffres disponibles au ministère des Forêts et de la Faune (Minefof) soulèvent des inquiétudes quant à la capacité du pays à assurer une transformation locale et industrielle du produit une fois que l’interdiction sera en vigueur.
Les défis de la transformation locale du bois
Selon les données du Minefof, le Cameroun exporte environ 97% de son bois sous forme de grumes, ce qui signifie qu’il est vendu tel quel, sans être transformé localement. Cette dépendance à l’exportation de grumes pose un défi majeur pour le pays en termes de développement économique et de création d’emplois.
L’interdiction de l’exportation de grumes vise à encourager la transformation locale du bois, ce qui permettrait au Cameroun de bénéficier davantage de la valeur ajoutée de ce produit naturel. Cependant, les chiffres actuels montrent que le pays n’est pas encore prêt à faire face à ce défi.
Selon les statistiques disponibles, seulement 3% du bois récolté au Cameroun est transformé localement. Cela signifie que la grande majorité du bois est envoyée à l’étranger sans aucune transformation, ce qui prive le pays des avantages économiques potentiels de cette ressource naturelle.
La faible capacité de transformation locale du bois est due à plusieurs facteurs, notamment le manque d’infrastructures et d’équipements nécessaires à une transformation industrielle efficace. De plus, le secteur de la transformation du bois au Cameroun est largement dominé par de petites entreprises qui ne disposent pas des ressources nécessaires pour une production à grande échelle.
Pour relever ces défis, le gouvernement camerounais devra investir dans le développement des infrastructures et des capacités de transformation du bois. Cela implique la construction de nouvelles usines de transformation et l’amélioration des méthodes de production existantes.
En outre, il est essentiel de mettre en place des politiques et des incitations qui encouragent les entreprises à investir dans la transformation locale du bois. Cela peut inclure des mesures telles que des incitations fiscales et des subventions pour les entreprises qui s’engagent à transformer le bois sur place.
En conclusion, bien que le Cameroun se dirige vers l’interdiction de l’exportation de grumes de bois, il reste encore beaucoup de travail à faire pour assurer une transformation locale et industrielle efficace du produit. Cependant, en investissant dans les infrastructures et les capacités nécessaires, le pays peut transformer ce défi en une opportunité de développement économique et de création d’emplois.