Le dilemme de l’or au Mali : entre prospérité et destruction
Depuis des décennies, le Mali, pays d’Afrique de l’Ouest doté de vastes terres cultivables, est confronté à un dilemme crucial pour son économie et son développement. L’exploitation de l’or au motif que le développement de la nation peut y être lié, ravage progressivement nos terres fertiles. Or, seul un équilibre entre l’exploitation minière et la préservation des ressources naturelles garantirait un développement durable.
L’or, longtemps considéré comme une source de richesse et de prospérité, suscite l’intérêt des investisseurs nationaux et étrangers. Les compagnies minières affluent vers le Mali, faisant miroiter retombées économiques et création d’emplois. Mais, en vérité, cette ruée vers l’or a un coût insidieux et souvent négligé, qu’est la dégradation de l’environnement et la perte de terres arables.
Les conséquences de l’extraction aurifère sont dévastatrices. Les mines laissent derrière elles des paysages défigurés, des cours d’eau contaminés par des produits chimiques toxiques et des communautés locales marginalisées. Dans ces conditions, l’agriculture, principale source de subsistance pour de nombreuses populations maliennes, devient quasiment impossible. Les terres cultivables sont soit directement affectées par des activités minières, soit abandonnées au profit de l’industrie aurifère.
Face à cette alarmante réalité, il est impératif pour le Mali de réévaluer sa stratégie de développement économique. Le fait de trop miser sur l’or risque de compromettre la sécurité alimentaire du pays à long terme et d’aggraver les inégalités socio-économiques.
Un maillon pour atténuer les risques
Investir dans l’agriculture durable et la diversification économique est un maillon pour atténuer les risques associés à la dépendance de l’or. Les initiatives visant à améliorer les pratiques agricoles, à renforcer les capacités des agriculteurs locaux, promouvoir l’agro-écologie et l’agrobusiness peuvent contribuer à revitaliser le secteur agricole tout en préservant notre écosystème qui est très fragile.
D’autre part, le Mali dispose d’un potentiel considérable en matière d’énergies renouvelables, telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne, à exploiter pour diversifier l’économie et réduire la dépendance en combustible.
Un développement durable et équitable requiert que soit établi un équilibre entre l’exploitation minière et la préservation des ressources naturelles. Dans ce cas d’espèce, il est impératif d’investir dans des secteurs tels que l’agriculture durable et les énergies renouvelables. Le Mali peut tracer une voie vers un avenir plus prometteur pour ses citoyens et son environnement, seulement en faisant de l’agriculture son cheval de bataille.
Drissa Togola