Difficultés d’application du décret sur le statut des Maliens établis à l’étranger
Depuis septembre 2021, le décret portant statut général des Maliens établis à l’extérieur peine à être mis en application malgré les recommandations des autorités maliennes. Des voix discordantes au sein de la diaspora malienne commencent à se faire entendre, réclamant une application stricte ou même l’abrogation du décret. Mais quels sont les obstacles qui entravent sa mise en vigueur ? Il semblerait que son application puisse menacer le statut de personnalités influentes au sein de la diaspora malienne, qui occupent des postes clés au sein des institutions de la République.
Les critères du décret
Le décret définit un Malien établi à l’étranger comme toute personne ayant quitté le Mali pour s’installer de manière permanente ou temporaire dans un autre pays, pour une durée d’au moins 180 jours consécutifs. Il englobe également les enfants nés à l’étranger dont au moins un parent est malien et dont la naissance a été enregistrée auprès d’une mission diplomatique ou consulaire du Mali. De plus, il est nécessaire d’avoir sa résidence habituelle en dehors du Mali, d’être enregistré comme résident auprès de la mission diplomatique ou consulaire maliennes et de détenir une autorisation de séjour ou un titre de résident du pays d’accueil.
Cependant, l’article 4 du décret précise que tout Malien établi à l’étranger qui retourne au Mali pendant plus de 180 jours perd son statut et ne peut siéger dans une structure dédiée aux Maliens établis à l’étranger ni les représenter au sein d’une association. Cette disposition pourrait impacter de nombreux acteurs clés de la diaspora malienne qui n’ont pas mis les pieds au Mali depuis plusieurs années.
Des sources au sein de la diaspora suggèrent que ces restrictions pourraient expliquer les difficultés rencontrées pour l’application du décret.
En effet, certaines personnes se présentent comme représentants de la diaspora alors qu’elles n’ont pas mis les pieds au Mali depuis plus d’une décennie, soulevant ainsi des questions sur leur légitimité.
Amidou Keita