Les pays de l’Alliance des États du Sahel quittent la CEDEAO
Les ministres porte-parole du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont annoncé hier que les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) allaient quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision fait suite à un éloignement des idéaux fondateurs de l’organisation sous-régionale après 49 ans d’existence. Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel accusent la CEDEAO d’être influencée par des puissances étrangères et estiment que cela constitue une menace pour leurs États et leurs populations. Ils critiquent également le manque de soutien de l’organisation dans leur lutte contre le terrorisme et dénoncent les sanctions infligées à leurs pays après les coups d’État.
Un retrait qui ne produira pas immédiatement les effets escomptés
Cette décision intervient peu de temps avant que le Mali ne fasse face à des sanctions potentielles pour ne pas avoir respecté ses engagements en matière d’organisation d’élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. Cependant, le retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel risque de ne pas produire immédiatement les effets escomptés. Selon les termes du Traité de l’organisation sous-régionale, un État membre qui souhaite se retirer doit en informer par écrit le Secrétaire Exécutif de la CEDEAO dans un délai d’un an. Si la notification n’est pas retirée à l’expiration de ce délai, l’État cesse d’être membre de la Communauté. Cela signifie que les pays de l’Alliance des États du Sahel pourraient rester membres de la CEDEAO pendant toute la durée de la transition.
Des conséquences dramatiques pour les populations
Malgré cela, le fait que le Mali ait quitté le G5 Sahel, chassé la France et la Minusma et mis fin à l’Accord d’Alger, tout en se mettant en opposition avec la CEDEAO, a des implications inestimables et porteuses de conséquences dramatiques. Les populations à l’intérieur du pays, ainsi que la diaspora installée dans les pays membres de la CEDEAO, pourraient faire face à des difficultés d’approvisionnement en denrées de première nécessité en raison de contrôles plus stricts aux ports. De plus, les compatriotes maliens installés dans ces pays pourraient être soumis à des régimes de cartes de séjour, voire être interdits de séjour. Enfin, le retrait de la CEDEAO entraînerait également un gâchis des cartes biométriques estampillées CEDEAO et de leurs avantages en termes de lutte contre la criminalité internationale et de libre circulation des personnes et de leurs biens.
Résumé de cette actualité
Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel ont décidé de quitter la CEDEAO en raison d’un éloignement des idéaux fondateurs de l’organisation et de l’influence de puissances étrangères. Cette décision risque de ne pas produire immédiatement les effets escomptés, mais elle pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les populations à l’intérieur du pays et pour la diaspora malienne installée dans les pays membres de la CEDEAO. Le retrait de la CEDEAO entraînerait également des problèmes d’approvisionnement en denrées de première nécessité et des restrictions de séjour pour les compatriotes maliens vivant à l’étranger.