La volonté politique de refonder l’Etat du Mali semble s’être estompée, laissant la nouvelle Constitution dans l’ombre.
De nombreux observateurs de la scène sociopolitique du Mali constatent que le processus de refondation de l’Etat est enlisé, avec des mécanismes clés qui avancent à un rythme très lent. Les Assises nationales de la refondation ont été suivies d’une stagnation dans les efforts visant à introduire des innovations majeures dans le fonctionnement de l’Etat.
Un processus électoral au point mort
Le processus électoral lui-même semble être tombé dans l’oubli, suscitant des interrogations quant à la volonté du pouvoir de Transition de conduire le peuple aux urnes pour élire de nouveaux dirigeants. Malgré la mise en place de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) et la tenue d’un référendum constitutionnel, aucune avancée significative n’a été réalisée depuis la promulgation de la nouvelle Constitution en juillet 2023.
Les institutions prévues dans la nouvelle Constitution sont absentes, remettant en question la légitimité de cette quatrième République. La mise en place de la Cour des comptes et du nouveau Parlement à deux chambres est encore en attente. À quoi bon adopter une nouvelle Constitution si sa mise en œuvre n’est pas immédiate ? Les dispositions majeures de cette Loi fondamentale sont déjà oubliées par les Maliens, qui avaient pourtant placé beaucoup d’espoir en elle. Serait-il nécessaire de réhabiliter ce texte, adopté lors de consultations référendaires ? Le projet phare de la refondation de l’Etat est-il abandonné par le col Assimi Goïta après le référendum et la promulgation de la nouvelle loi fondamentale établissant la IVème République ? Quel gâchis ce serait. Est-ce que l’effectivité de cette IVème République est conditionnée par une amélioration de la situation existentielle ?
Peu de progrès dans la refondation de l’architecture institutionnelle
Trois ans après le début de la Transition, le Mali a peu de progrès concrets à montrer en termes de refondation de son architecture institutionnelle. Malgré les discours prometteurs sur la volonté de réformer l’Etat, peu de choses ont été accomplies.
Boubou SIDIBE / maliweb.net