Le Syndicat national des banques, assurances, établissements financiers, micro-finances et commerces du Mali (Synabef) a tenu une conférence de presse le mardi 26 décembre 2023 pour dénoncer plusieurs problèmes rencontrés par les travailleurs du secteur.
Des licenciements abusifs et une ingérence dans les activités syndicales
Le Secrétaire général du Synabef, Hamadoun Bah, a condamné le licenciement de 158 employés d’Ubipharm, malgré les recommandations du ministère du Travail et les avis négatifs de l’Inspection du travail. Selon lui, ces licenciements ont eu lieu pendant un préavis de grève et en réponse aux demandes des travailleurs pour de meilleures conditions de travail après le déménagement de l’entreprise à Samaya, en périphérie de Bamako. La société a refusé de négocier avec les travailleurs et a licencié tous les grévistes, sauf les membres du comité syndical. Elle a également violé les réglementations en remplaçant les grévistes par des travailleurs recrutés par des agences de placement. Le Synabef exige que tous les travailleurs licenciés soient réintégrés.
Le syndicat a également dénoncé l’ingérence de la direction générale de la BSIC dans les activités syndicales. Malgré la présence de l’Inspection du travail, la direction refuse le renouvellement du bureau des délégués du personnel et du comité hygiène et sécurité depuis plusieurs années. De plus, la convention collective des banques, assurances et établissements financiers n’est pas appliquée dans certains points.
Discrimination à la BCS et entraves à la liberté syndicale à Bereben et au dépôt Sanké
Le Synabef a également soulevé le problème de discrimination à la BCS, où un militant attend depuis des années d’être reclassé conformément à la convention collective du secteur, malgré l’obtention de son diplôme. Malgré les multiples relances du syndicat, la direction ne respecte pas ses droits.
Dans les sociétés Bereben et dépôt Sanké, le Synabef a dénoncé des entraves à la liberté syndicale, notamment le licenciement abusif de travailleurs en grève qui réclamaient de meilleures conditions de travail. Le syndicat attend les sanctions promises par les autorités dans le cas de Bereben et espère une suite favorable pour le dépôt Sanké.
Mauvais traitement des gérants de stations de carburant par les multinationales
Le Synabef a également déploré le traitement injuste réservé aux gérants de stations de carburant. Malgré les profits réalisés par les multinationales, les gérants connaissent des difficultés financières croissantes. Ils sont confrontés à divers problèmes tels que des marges insignifiantes, des charges liées à l’amélioration des conditions de travail des pompistes et des impôts élevés. Certains gérants se retrouvent en prison, en exil ou sont poussés au suicide. Le syndicat demande une meilleure protection pour ces travailleurs.
Non-respect des accords et absence de dialogue
Le Synabef a également pointé du doigt le non-respect des accords et l’absence de dialogue dans certaines entreprises, notamment dans les stations-service. Le syndicat demande également la mise en place du fonds social et sa gestion dans les établissements concernés.
En conclusion, le Synabef demande une intervention de haut niveau pour résoudre ces problèmes qui menacent le pacte social de stabilité et de croissance au Mali. Le syndicat demande la réintégration des travailleurs licenciés, le respect des droits syndicaux et de meilleures conditions de travail pour tous les travailleurs du secteur.