Moussa Mara rencontre les décideurs du pouvoir militaire au Mali
L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, multiplie les rencontres avec certains décideurs du pouvoir militaire actuellement en place au Mali. En tant que seul candidat déclaré à la future élection présidentielle, il affirme répondre à l’appel des forces vives du pays. Cependant, certains voient cette démarche comme une « opération de séduction ».
Moussa Mara explique avoir adressé des demandes de rencontres aux acteurs concernés suite à l’appel lancé aux forces vives du pays. Les autorités ont rapidement réagi et il a eu l’honneur d’être reçu successivement par le ministre de la Défense et celui en charge de l’administration du territoire. Lors de ces rencontres, ils ont discuté des moyens de concrétiser l’initiative de rassemblement autour de la transition. Bien que Moussa Mara attende d’être reçu par le Président de Transition et son Premier ministre, sa première rencontre avec le ministre Sadio Camara et son homologue Abdoulaye Maïga, qui sont des acteurs clés de la transition, a été un succès. Aujourd’hui, il se distingue des autres politiciens en raison de son appel à « sauver la transition ».
L’ancien Premier ministre affirme que les autorités de la transition doivent s’ouvrir et discuter avec toutes les composantes du pays, y compris la CMA, pour que le dialogue inter-malien ait une chance de réussir. Il estime que ce sont les parties en conflit qui doivent se parler et que l’ensemble du pays doit être inclus. Son discours politique semble trouver écho auprès des autorités de la transition, qui cherchent à obtenir le soutien de toutes les forces vives du pays. Son appel à sauver la transition et sa visite chez deux acteurs de la transition semblent être une belle opération de séduction politique qui profite au candidat déclaré du parti du « changement » à la présidentielle. Cela marque peut-être le début d’un rapprochement entre Moussa Mara et les autorités militaires, qui sont en froid avec une partie de la classe politique. Le ministre de l’Administration du territoire, le colonel Abdoulaye Maïga, a déclaré la semaine dernière sur les antennes de l’ORTM : « Je ne supporte pas une opposition à la transition ».
Les points de convergence entre Moussa Mara et le pouvoir de transition ne se limitent pas seulement à cela. Il a certainement évoqué avec les deux ministres qui l’ont reçu des points de divergence. Moussa Mara et son parti s’opposent aux atteintes à la liberté d’expression, à la dissolution des partis politiques, des associations et des ONG qui osent exprimer une opinion différente ou hausser le ton. Son parti a récemment assigné l’État en justice pour « excès de pouvoir » suite à la dissolution du conseil communal de la commune IV dirigé par un maire élu par le Yelema. La question de la publication du chronogramme des élections divise également Moussa Mara et les autorités de transition. Récemment, il a interpellé ouvertement le Président de Transition et son ministre de l’administration territoriale sur leur refus de donner des précisions sur l’organisation du scrutin présidentiel.
En résumé
Moussa Mara, l’ancien Premier ministre malien et candidat à la future élection présidentielle, rencontre les décideurs du pouvoir militaire actuellement en place au Mali. Il affirme répondre à l’appel des forces vives du pays et discute des moyens de concrétiser l’initiative de rassemblement autour de la transition. Son appel à « sauver la transition » et sa visite chez les acteurs clés de la transition semblent être une opération de séduction politique en sa faveur. Moussa Mara s’oppose aux atteintes à la liberté d’expression et à la dissolution des partis politiques, des associations et des ONG. La question de la publication du chronogramme des élections est également un point de divergence entre lui et les autorités de transition.