Urgence d’un programme d’éducation à la citoyenneté au Mali
Depuis l’indépendance, le Mali a vu ses pouvoirs concentrés entre les mains des fonctionnaires, constituant moins de 1 % de la population active. Ces fonctionnaires, bien qu’ils ne produisent pas directement de richesse, détiennent la majorité des richesses du pays, grâce à un État de prédation mis en place.
Après une dynamique démocratique à partir de 1991, l’État de prédation a repris le dessus en empêchant une véritable décentralisation du pays et en perturbant l’exercice démocratique du pouvoir. La situation s’est encore aggravée en 2012, suite à des événements mal gérés, renforçant le contrôle des fonctionnaires sur le pays.
Un besoin crucial d’évolution vers un univers symbolique moderne
Cet état de fait a empêché l’émergence d’un univers symbolique moderne commun au Mali, ancrant la culture officielle dans un passé réécrit en faveur des dirigeants du moment. Aujourd’hui, les Maliens définissent leur présent principalement par ce passé réécrit, limitant leur capacité de coopération et les privant d’un projet de futur commun.
Une société composée d’individus aux repères culturels instables peine à trouver une cohésion sociale. C’est dans ce contexte que le Programme national d’éducation à la citoyenneté (Pnec) apparaît comme une solution urgente pour remédier à ces dysfonctionnements structurels et sortir le pays de la pauvreté.
Alioune Ifra Ndiaye