Manifestations au Sénégal après le report des élections présidentielles
Une vague de colère s’est propagée au Sénégal depuis dimanche soir. Les principaux candidats de l’opposition appellent à protester contre le report des élections présidentielles, considéré comme une nouvelle tentative du président Macky Sall de se maintenir au pouvoir. Cette décision suscite une vive indignation, car l’été dernier, le président avait déjà tenté de négocier un troisième mandat.
La manifestation, prévue sur un grand axe reliant plusieurs banlieues à Dakar, a rapidement été dispersée par les forces de l’ordre le dimanche 4 février au soir. Cependant, la population s’est dispersée dans les rues, où des centaines de petits groupes ont dressé des barricades et incendié des poubelles et des pneus, scandant partout le slogan « Macky Sall, le dictateur ! ».
Ce report des élections sine die, alors que la campagne électorale devait commencer, est perçu comme une provocation par la population. Certains manifestants expriment leur colère en déclarant : « Il nous avait promis qu’il ferait deux mandats de cinq ans, il a menti et il veut qu’on reste tranquilles ». D’autres réclament le départ du président en affirmant : « Macky Sall doit partir ! Nous allons nous battre jusqu’au bout ».
La situation est particulièrement tendue, avec des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants. L’opposante et ancienne Première ministre Aminata Touré a été arrêtée, et une chaîne de télévision a été suspendue. Face à cette situation, Thierno Alassane Sall, député et candidat de l’opposition, appelle la France à condamner la violation de la constitution sénégalaise. Certains manifestants expriment également leur mécontentement envers l’influence économique de la France sur l’Afrique, appelant à une indépendance définitive.
La proposition de loi visant à repousser les élections au 25 août sera examinée lors d’une séance plénière des députés. Cette date coïncide avec la saison des pluies au Sénégal, ce qui pourrait entraîner des difficultés techniques lors du vote. L’opposition craint que cela ne prolonge le mandat de Macky Sall jusqu’à la fin de l’année. Plusieurs recours doivent être déposés dans les jours à venir, conformément au code électoral sénégalais qui exige qu’un décret de modification d’une élection présidentielle soit publié au moins 80 jours avant le scrutin.
La situation reste tendue et les manifestants prévoient de se réunir devant le bâtiment où se tiendra la séance plénière des députés. La population sénégalaise est déterminée à défendre sa liberté et espère que les élections se dérouleront comme prévu le 25 février, permettant ainsi un changement attendu.