Manifestations violentes au Sénégal suite au report de l’élection présidentielle
Un étudiant a été tué lors d’une manifestation contre le report de l’élection présidentielle sénégalaise à Saint-Louis, tandis que de violents affrontements ont également éclaté à Dakar entre les forces de sécurité et les protestataires, a confirmé le ministère de l’Intérieur samedi.
Des manifestations d’ampleur suite au report de l’élection présidentielle
Ces manifestations sont les premières d’importance depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle par le président Macky Sall il y a une semaine. L’élection, initialement prévue pour le 25 février, a été reportée sine die.
Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a annoncé le décès d’Alpha Yéro Tounkara à Saint-Louis, tout en niant toute responsabilité des forces de sécurité. Selon le ministère, les forces de sécurité n’ont pas intervenu pour maintenir l’ordre sur le campus où le jeune homme de 22 ans a perdu la vie.
Le chef de file de l’opposition, Khalifa Sall, a qualifié ces affrontements de « coup d’État institutionnel » et a déclaré que « le cœur de tous les démocrates saigne après ces affrontements provoqués par la suspension injustifiée du processus électoral ».
Des affrontements violents à Dakar
À Dakar, les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes et assourdissantes, ainsi que de balles en caoutchouc, pour disperser des centaines de manifestants en colère, a rapporté un journaliste de Reuters.
Les manifestants arboraient des drapeaux sénégalais et scandaient des slogans tels que « Macky Sall est un dictateur ». Certains d’entre eux ont affirmé être prêts à donner leur vie pour libérer le peuple et se débarrasser de Macky Sall.
Des affrontements ont également eu lieu dans d’autres villes du Sénégal, dont Touba, Thiès, Richard Toll et Kolda, selon des habitants et des messages diffusés sur les réseaux sociaux.
Raisons du report de l’élection présidentielle
Macky Sall, qui s’est engagé à ne pas briguer un troisième mandat lors du scrutin, a justifié le report de l’élection par des différends sur des candidatures et des accusations de corruption présumée à l’encontre de deux membres du Conseil constitutionnel.
Les manifestations en cours illustrent les tensions croissantes dans le pays à l’approche de l’élection présidentielle et soulèvent des préoccupations quant à la stabilité politique du Sénégal.