Moussa Mara : entre opposition et ambition présidentielle
Depuis quelques semaines, Moussa Mara, ancien maire de la commune IV de Bamako, ancien ministre et ancien Premier ministre, semble agité. Sa fébrilité intrigue même au sein de son propre camp politique. En effet, le leader de Yelema (Changement), son propre parti politique, a été désigné comme candidat à la prochaine élection présidentielle lors du quatrième congrès ordinaire de son parti, le 23 décembre dernier. Cependant, malgré ses ambitions pour servir le Mali, la popularité de Yelema reste limitée sur la scène politique malienne.
Lors de ce congrès, Moussa Mara a saisi l’occasion pour critiquer les autorités en place, tout en prônant l’unité pour soutenir la transition en cours. Il a exprimé son amertume de ne pas avoir été écouté par le Président de la transition et a même lancé des attaques contre le colonel Assimi Goïta. Ces déclarations témoignent de sa déception de ne pas avoir été consulté sur la situation du Mali.
Cependant, Moussa Mara a récemment dévié de son discours politique habituel. Lors de la 19ème conférence nationale de l’Adéma-Pasj, où il était invité, il a appelé les membres de ce parti à ne pas se laisser provoquer. Cette déclaration, sans fondement, laissait entendre que les autorités de la transition cherchaient à provoquer les partis politiques, ce qui est faux. Le discours du président de l’Adéma-Pasj ne faisait d’ailleurs aucune mention de telles provocations. Au contraire, le parti de l’abeille a appelé à un large rassemblement politique, une idée soutenue par le colonel Assimi Goïta dans son discours du nouvel an.
Une semaine plus tard, Moussa Mara a improvisé une conférence où ses propos manquaient de cohérence. Il a mélangé volonté de bien faire et dénonciations cruelles, laissant les Maliens perplexes quant à ses véritables intentions.
On peut se demander ce que cherche Moussa Mara. En laissant ses responsables de parti de côté, il semble opter pour une position solitaire. Mais quelles sont ses propositions concrètes pour faire de la transition une réussite ? En tant qu’ancien Premier ministre, il a eu l’opportunité de servir le pays, mais il traîne également le poids de la responsabilité du massacre de soldats et d’administrateurs civils maliens à Kidal en 2014. Est-ce cette tragédie qui hante son esprit ? Ou est-ce une fuite en avant pour éviter d’affronter les conséquences de ses actes ?
Quoi qu’il en soit, Moussa Mara n’est pas le mieux placé pour jouer le rôle principal de l’opposition à la transition. Ses discours incohérents ne convainquent plus personne au Mali. Il est temps pour lui de proposer des solutions concrètes plutôt que de se perdre dans des déclarations dénuées de sens.
Résumé de cette actualité
Moussa Mara, ancien Premier ministre et leader du parti Yelema, a été désigné comme candidat à la prochaine élection présidentielle lors du quatrième congrès ordinaire de son parti. Cependant, ses récentes déclarations et son comportement agité suscitent des interrogations quant à ses véritables intentions. Ses attaques contre les autorités en place et son discours incohérent lors de la conférence de l’Adéma-Pasj remettent en question sa capacité à jouer le rôle principal de l’opposition à la transition en cours au Mali. Il est temps pour lui de proposer des solutions concrètes pour faire avancer le pays.