L’importance de changer de paradigme dans la résolution de la crise malienne et sahélienne
Dans un message publié sur sa page Facebook, Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali, a réagi à une déclaration du Chef d’Etat-major général de l’armée française. Il a souligné la nécessité de changements profonds dans la mentalité et l’état d’esprit de certains décideurs français pour résoudre la crise au Mali et dans la région du Sahel.
Dans son intervention récente, le Chef d’Etat-major général de l’armée française a attribué les problèmes au Mali et dans le Sahel à l’incapacité des Maliens du Nord et du Sud à se réconcilier. Cette approche simpliste, qui résume la crise malienne à un prétendu conflit entre nordistes et sudistes, est malheureusement répandue parmi de nombreux cercles politico-militaires français. Cette perspective a conduit à des erreurs de jugement et à des fautes qui ont en partie contribué au rejet de la France dans notre pays.
Il est important de souligner qu’il n’y a pas et il n’y a jamais eu de problème ethnique au Mali. La crise que nous traversons est le résultat d’une profonde difficulté de l’État à répondre aux attentes des différentes communautés du pays et à fournir des services à toutes les populations, en particulier celles des régions périphériques. Cette difficulté n’est liée ni à une communauté spécifique ni à une région en particulier. Ce sont des changements profonds dans la gouvernance, l’organisation et le fonctionnement de l’État qui sont nécessaires au Mali, tout comme dans d’autres pays. De plus, des changements tout aussi profonds dans la mentalité et l’état d’esprit de certains décideurs français sont également nécessaires.
Il est donc essentiel que ceux qui ont une vision ethniciste de la crise malienne ou sahélienne changent de paradigme s’ils veulent contribuer un jour aux solutions et à l’avenir du Sahel. La résolution de cette crise complexe nécessite une approche holistique qui prend en compte tous les facteurs, tels que la gouvernance, le développement économique, la sécurité et la réconciliation entre les différentes communautés. Le succès de ces efforts dépendra de la volonté de tous les acteurs concernés de mettre de côté les préjugés et de travailler ensemble pour un avenir meilleur.
En conclusion, la crise malienne et sahélienne ne peut être réduite à un simple conflit entre nordistes et sudistes. Elle est le résultat de problèmes plus profonds liés à la gouvernance et au fonctionnement de l’État, tant au Mali qu’en France. Il est crucial que tous ceux qui souhaitent contribuer à la résolution de cette crise changent leur manière de penser et adoptent une approche plus inclusive et holistique. C’est seulement ainsi que nous pourrons construire un avenir meilleur pour le Sahel.