Moussa Mara : Un prétendant à la transition qui suscite des interrogations
Depuis un mois, l’ancien Premier ministre Moussa Mara semble se lancer dans une téléréalité politique où il se présente comme le sauveur de la transition au Mali. Avec un brin de triomphalisme, il annonce sur sa page Facebook avoir rencontré divers acteurs politiques et de la société civile dans le but de rassembler les forces vives du pays pour assurer le succès de la période de transition.
Pourtant, l’histoire politique de Moussa Mara ne plaide pas en sa faveur. En tant que chef du gouvernement, il est responsable d’un triste bilan, marqué notamment par la mort de plusieurs administrateurs civils et militaires lors de son déplacement à Kidal en mars 2014. Les circonstances de ce voyage, qui ont suscité de nombreuses interrogations, restent floues.
Depuis le quatrième congrès de son parti, Yelema, en décembre 2023, Moussa Mara s’est transformé en un activiste politique particulièrement remuant. Mais ses agitations soulèvent des questions quant à ses véritables intentions. En insinuant que la transition est en danger, il tente de discréditer les autorités en place et de se présenter comme le sauveur nécessaire.
Pourtant, les autorités de la transition ont réalisé de nombreuses avancées, telles que l’organisation réussie du référendum constitutionnel en juin 2023 et la restauration de l’intégrité du territoire national. Moussa Mara tente ainsi de porter tous les péchés d’Israël sur la transition, dans une volonté de culpabilisation et de calomnie.
Cependant, il est loin de pouvoir incarner le rassembleur des partis politiques ou le sauveur du pays. Son manque d’humilité et ses réparties blessantes en font un personnage peu apprécié par ses pairs. Même au sein de son propre parti, Yelema, il semble agir en solo plutôt qu’en synergie avec les autres membres.
Il est également important de noter que Moussa Mara est encore inculpé dans une affaire judiciaire liée à ses activités en tant que maire de la Commune IV de Bamako. Cette procédure judiciaire pourrait expliquer sa fuite en avant et son besoin de visibilité médiatique.
Il est légitime de se demander si Moussa Mara est réellement motivé par l’intérêt du pays ou s’il cherche simplement à se protéger juridiquement. Si jamais il obtenait des faveurs de la part des ennemis extérieurs du Mali, son implication politique pourrait avoir des conséquences graves pour lui.
En conclusion, Moussa Mara ne semble pas être le sauveur tant attendu de la transition au Mali. Son passé politique, son manque d’humilité et ses agitations suscitent des interrogations quant à ses véritables motivations.