Le prix du sucre au Mali : une politique de suivi et de contrôle inefficace
Le gouvernement malien a récemment procédé à deux exonérations fiscales afin de résoudre la pénurie de sucre et de faire baisser les prix. Cependant, malgré ces mesures, les prix restent élevés sur le marché.
Selon les autorités, le sucre local devrait être vendu à 600 F CFA le kilo, mais il est actuellement vendu à 700 F CFA. De même, le sucre blanc est vendu à 575 F CFA chez les grossistes, mais atteint 750 F CFA chez les revendeurs, alors qu’il devrait être vendu à 620 F CFA. Ces écarts de prix montrent que les commerçants ne répercutent pas intégralement les avantages des exonérations sur les prix de vente au détail.
La Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation (DGCC) a récemment publié un rapport dénonçant le non-respect des prix par les revendeurs. Sur les 3 800 contrôles effectués, 789 procès-verbaux ont été dressés pour non-respect du prix du sucre importé. Ces pratiques vont à l’encontre des clauses du cahier des charges et soulèvent des questions sur les relations entre les commerçants et la DGCC.
Malgré ces constatations, les sanctions ne semblent pas être appliquées de manière dissuasive. Les commerçants continuent de jouer au chat et à la souris avec la DGCC, ce qui met en évidence l’inefficacité du directeur général de l’organisme et des brigades de suivi. Il est possible que des actes de corruption ou des connexions corrompues entre les commerçants et les autorités responsables rendent les mesures de contrôle inefficaces.
Interrogé sur cette situation, un responsable de la DGCC a admis que l’organisme manquait de ressources pour surveiller efficacement le marché. Les brigades de contrôle sont confrontées à des contraintes de personnel, de budget et d’équipements.
Il est donc essentiel que les sanctions pour non-respect des prix fixés par le gouvernement soient renforcées et que le directeur de la DGCC fasse correctement son travail. Sans cela, les commerçants continueront de ne pas respecter les réglementations en vigueur.
En résumé, les exonérations fiscales mises en place par le gouvernement malien pour faire baisser le prix du sucre n’ont pas eu l’effet escompté. Les commerçants ne répercutent pas intégralement les avantages des exonérations sur les prix de vente, et les mesures de contrôle de la DGCC sont inefficaces. Il est nécessaire de renforcer les sanctions et d’améliorer les ressources allouées à la DGCC pour garantir une politique de suivi et de contrôle efficaces du prix du sucre.