L’absence de dépenses électorales dans la loi de finances 2024 suscite des inquiétudes parmi les responsables sociopolitiques. Alors que le contexte sécuritaire s’améliore au Mali, avec notamment la reconquête de Kidal et de ses environs, il est temps de mettre fin à la période transitoire en organisant des élections générales pour établir des institutions solides et refonder la gouvernance du pays.
Cependant, la récente loi de finances ne prévoit aucune dépense électorale, ce qui a suscité des commentaires dans la presse. Le vice-président de la Commission finances du Conseil national de transition (CNT) a souligné que l’absence de dépenses électorales indique que les élections ne semblent pas être à l’ordre du jour pour l’année prochaine. Cette situation préoccupe certains états-majors politiques.
Le regroupement Appel du 20 février pour sauver le Mali prévoit d’ouvrir le débat sur le calendrier électoral dans les prochains jours. Pour Housseini Amion Guindo, également connu sous le nom de Poulo de la CODEM et du regroupement Espérance jigiya Kura, il est essentiel d’organiser les élections le plus rapidement possible. Selon lui, il est dans l’intérêt des autorités de la Transition de tenir les élections pour sortir dignement.
Des sources indiquent que le mouvement politique dirigé par l’imam Mahmoud Dicko est également déterminé à exiger l’élaboration d’un calendrier électoral dans les meilleurs délais. Les proches de l’imam Dicko estiment qu’il est inacceptable de continuer avec une gouvernance sans repères qui ne satisfait pas la majorité de la population.
Des rencontres entre différents partis, mouvements et associations politiques sont prévues pour appeler à la relance du processus électoral. Le gouvernement avait initialement prévu un léger report de l’élection présidentielle en février 2024, mais certains leaders politiques estiment que cela signifie que les élections doivent tout de même se tenir au cours du premier semestre 2024. Cependant, le pouvoir semble ne pas être pressé de convoquer le peuple aux urnes, et le Premier ministre Choguel Maïga évite soigneusement de parler d’élections.
Face à la pression exercée par les poursuites judiciaires contre de nombreux cadres politiques, la classe politique semble intimidée et a du mal à revendiquer efficacement la relance du processus électoral. Même l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) semble exclue du débat. Ce climat de méfiance et de suspicions ne favorise pas un processus électoral rassembleur et apaisé.
En conclusion, l’absence de dépenses électorales dans la loi de finances 2024 suscite des inquiétudes parmi les responsables sociopolitiques au Mali. Alors que le contexte sécuritaire s’améliore, il est temps d’organiser des élections générales pour refonder la gouvernance du pays. Cependant, le gouvernement semble ne pas être pressé de convoquer le peuple aux urnes, ce qui suscite des interrogations sur la volonté réelle de tenir des élections dans un climat politique tendu.